Gouvernance des 20 dernières années au Togo : Bilan « globalement négatif », estime le Front « Touche pas à ma constitution »

Nathaniel Olympio

Le bilan de la gouvernance des 20 dernières années au Togo est « globalement négatif », a brandi jeudi lors d’une conférence-débat, le front « Touche pas à ma constitution » (regroupements de partis politiques de l’opposition et la société civile).

Des responsables de partis politiques et d’éminents professeurs d’universités étaient présents. Ont également assisté à la rencontre, quelques femmes des marchés.

Plusieurs thèmes et débats ont meublé cette conférence : « Quel est l’impact de la gouvernance des 20 ans dernières années sur la vie sociale ? » (Présenté par Prof Togoata Apedo-Amah), « Quel est l’impact de la gouvernance des 20 dernières années sur l’économie et les finances ? » (Ouro-Akpo Tchagnao, économiste, coordonnateur du mouvement Lumière pour le développement »), « Quel est l’impact de la gouvernance des 20 dernières années sur l’Etat de droit, les droits humains fondamentaux et les libertés publiques » (Ouro-Djikpa Tchatikpi, membre du Front), « Quel est l’impact de la gouvernance des 20 dernières années sur la vie politique » (Gnimdéwa Atakpama, membre du Front) et « Quelles perspectives après ces bilans ?  » (Nathaniel Olympio, membre du Front).

Sur toute la ligne, le bilan est sombre, à la fin de chaque exposé, suivi de questions-réponses.

« Nous avons fait une évaluation de la manière dont le pays a été conduit durant ces 20 dernières années, sur le plan social, sur le plan politique, sur le plan de l’Etat de droit et des libertés publiques et également sur le plan de l’économie et des finances. Le bilan est globalement négatif », a affirmé Nathaniel Olympio, porte-parole du Front Touche pas à la constitution.

« On a fait un recul de 35 ans. C’est le parti-Etat qui s’est réinstallé (…) », a-t-il dénoncé.

« Sur le plan social, c’est le délabrement total. Ils ont mis le pays à terre. Sur le plan économique, l’économie souffre d’un état proche de la mort. Politiquement, ils ont sciemment entretenu le désordre, surtout depuis l’adoption de la nouvelle constitution », a poursuivi le porte-parole du Front.

« Maintenant qu’est-ce qu’il faut faire? Nous, les forces pro démocraties, nous devons nous rendre compte que la manière dont nous avons lutté pendant 35 ans, nous n’avons pas encore eu les résultats que nous attendions. Je pense que nous avons suffisamment d’expérience pour comprendre que nous avons le devoir de réadapter les approches. Nous n’avons pas une vision claire de la lutte. Nous avons toujours été dans la réaction par rapport à ce que fait le régime et nous marchons dans sa stratégie. Il est important que nous bâtissions notre propre stratégie », a souligné M.Olympio.

Selon ce dernier, l’opposition a « perdu beaucoup de sa crédibilité aux yeux de l’opinion ».

Il a dénoncé les « calculs mesquins » dans le rang de l’opposition : « Aucun leader de l’opposition n’a jamais tiré bénéfice de ces calculs mesquins depuis 35 ans. Il faut qu’on revienne dans la défense de l’intérêt général, ainsi la population va comprendre que c’est pour elle qu’on se bat ».

Le bilan de la gouvernance des 20 dernières années du pays dressé par le front « Touche pas à ma constitution » est très loin du tableau des réalisations affichées par le gouvernement ces derniers temps.

Le Togo, selon les autorités « a su faire preuve d’une résilience économique remarquable, dans un environnement économique mondial instable marqué par des tensions géopolitiques et des crises économiques, sécuritaires et humanitaires ».

Le taux de croissance économique est estimé à 6,3% en 2024. En décembre dernier, Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a salué les efforts fournis par le Togo dans la réduction de son taux d’inflation.

Le taux d’inflation s’est établi à 3,4% à fin septembre 2024, contre 5,7% à la même période de l’année précédente.

Par ailleurs, l’agence américaine de notation Standard & Poor’s (S&P Global Ratings) de la filiale de McGraw-Hill a relevé le 18 avril 2025 la note souveraine à long terme du Togo qui passe de ‘B’ à ‘B+’, assortie d’une perspective stable. FIN

Junior AUREL