Face au terrorisme : La lutte contre les fakes news, une arme efficace

L’information est aujourd’hui plus accessible que jamais, grâce aux réseaux sociaux, qui favorisent les moyens de production d’informations et s’offrent comme plateformes libres, accessibles et de large diffusion.

Les sources d’information sont diversifiées, la presse n’ayant plus le monopole, ni de production ni de diffusion d’informations. Cette situation ouvre le champ à toutes sortes de dérives, dont les infox, communément appelées Fake news (fausses informations). Ces informations mensongères sont dix fois plus virales que les bonnes informations, et sources de désinformation, une arme utilisée par les terroristes.

Faire face aux fake news pour lutter contre le terrorisme

La question était ce vendredi, au cœur du webinaire qui a regroupé un panel de trois experts de la communication, de l’information et du numérique.

Initiative du média en ligne « Le Nouveau Reporter », ce webinaire a permis aux journalistes et curieux, de comprendre que la lutte contre les fakes news est un moyen de prévention du terrorisme.

Selon Dr Kondi Napo Sonhaye (Expert des questions numériques, maître de conférences à l’Université de Lomé), les fakes news vont dix fois plus vite que les vraies informations, elles entraînent la perte de confiance, de crédibilité des institutions, affaiblissent la démocratie.

« La prolifération des fake news et la montée de l’extrémisme violent menacent la stabilité sociale et politique, non seulement du Togo, mais aussi dans toute la sous-région ouest-africaine », a-t-il dit, soulignant que les auteurs surfent sur la pauvreté des populations, les inégalités et économiques et sociales entre autres.

L’éducation aux médias….

« L’éducation aux médias et au numérique dès le plus jeune âge, la promotion de l’esprit critique, et la coopération internationale font partie des solutions pour la prévention du terrorisme. Le numérique est à la fois un vecteur de désinformation et un outil potentiel pour la combattre », a souligné Dr Sonhaye.

Pour Noël Tadegnon (journaliste, spécialiste de vérification des faits), les acteurs extrémistes utilisent les technologies numériques et les réseaux sociaux pour propager la désinformation et ce n’est pas nouveau.

« Le phénomène n’est pas nouveau, mais les outils modernes le rendent plus viral et difficile à combattre ».

Il étale pêle-mêle, les différentes techniques utilisées : le détournement de contexte, la manipulation d’images et les discours de haine, en mettant l’accent sur l’importance de la vérification des sources et la sensibilisation pour lutter contre ce problème.

Il a souligné l’importance de l’éducation aux médias, à l’information et au numérique pour lutter contre la désinformation. Développer l’esprit critique dès le plus jeune âge, apprendre à douter systématiquement des informations reçues, ne pas ignorer les risques juridiques liés au partage de fausses informations, a recommandé M. Tadégnon.

Ce dernier a suggéré d’utiliser des outils de vérification. Les pays africains peuvent s’unir, notamment via des organisations comme la CEDEAO, pour faire face aux géants d’internet, les amener à réguler leurs pratiques sans nécessairement engager de coûts importants. FIN

Ambroisine MEMEDE