Les premiers vols transportant des migrants clandestins vers la base militaire américaine de Guantanamo, sur l’île de Cuba, sont « en cours », a annoncé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt mardi.
« Aujourd’hui, les premiers vols depuis les Etats-Unis vers Guantanamo avec des migrants illégaux sont en cours », a-t-elle déclaré sur la chaîne Fox Business. Donald Trump a annoncé il y a moins d’une semaine son projet de centre géant de rétention de migrants à Guantanamo, connue pour sa prison militaire ouverte après les attentats du 11 septembre 2001.
Guantanamo est principalement connu comme un centre de détention pour les suspects accusés d’infractions liées au terrorisme, mais la base a également été utilisée dans le passé pour détenir des migrants, et Trump a ordonné la semaine dernière la préparation d’une « installation pour migrants » de 30.000 places.
Le président a également fait de la question de l’immigration clandestine, une priorité sur la scène internationale, menaçant la Colombie de sanctions et de droits de douane massifs pour avoir refoulé deux cargaisons d’expulsés.
La prison de Guantanamo a été utilisée pour détenir des prisonniers saisis au cours des guerres et autres opérations qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Les conditions qui y règnent ont suscité des protestations constantes de la part des groupes de défense des droits, et les experts de l’ONU ont condamné la prison.
Les présidents démocrates Barack Obama et Joe Biden ont tous deux cherché à fermer le centre, mais le Congrès s’est opposé aux efforts de fermeture de Guantanamo, qui reste ouvert à ce jour.
Quinze personnes y sont toujours incarcérées pour des activités militantes ou des infractions liées au terrorisme, dont plusieurs personnes accusées d’avoir planifié les attentats du 11 septembre, notamment le cerveau autoproclamé Khalid Sheikh Mohammed.
Les migrants seront détenus dans une partie distincte de la base. Selon le commandement sud des États-Unis, quelque 300 militaires américains sont présents à Guantanamo pour soutenir les «opérations de détention d’étrangers illégaux».
La base a été utilisée pendant des décennies pour détenir des demandeurs d’asile et des réfugiés des Caraïbes capturés en mer, et a été utilisée dans les années 1990 pour héberger des dizaines de milliers d’Haïtiens et de Cubains qui fuyaient les crises dans leurs pays d’origine.
Ils ont été hébergés dans des villages de tentes, et nombre d’entre eux ont finalement été renvoyés chez eux après avoir été détenus à Guantanamo pendant des années.
Des milliers de sans-papiers ont été arrêtés depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, dont certains accusés de crimes. Un nombre indéterminé d’entre eux ont été rapatriés en Colombie, au Mexique, au Guatemala, au Brésil et dans d’autres pays, et le président Trump a promis d’en expulser des millions.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a décrit lundi Guantanamo comme «l’endroit idéal» pour détenir des migrants alors qu’il visitait la frontière avec le Mexique – une zone où l’administration Trump a renforcé la présence militaire au cours des dernières semaines.
Le Pentagone fournira tous les moyens nécessaires «pour soutenir l’expulsion et la détention de ceux qui se trouvent illégalement dans notre pays», a déclaré M. Hegseth.
Source : Afp
