Exécution du budget 2022/ Rapport de la Cour des comptes : « Fort soupçon de corruption », relève le Front Touche pas à ma Constitution

Des responsables du Front Touche pas à ma constitution

« Il y a un fort soupçon de corruption » : telle est la conclusion tirée par le Front « Touche pas à ma Constitution », après analyse du rapport de la Cour des comptes sur l’évaluation de l’exécution du budget 2022.

Face à la presse mercredi, les responsables de ce regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile, ont relevé des anomalies dans ce document.

D’abord, le Front « constate avec inquiétude que ce rapport a été publié avec deux ans de retard, ce qui remet en cause son efficacité et prive les exercices 2023 et 2024 des recommandations nécessaires ».

Ensuite, les responsables de ce regroupement, relèvent des anomalies à plusieurs niveaux.

Sur le budget de l’année 2022, les 20 sociétés d’Etat identifiées par la Cour des comptes, n’ont contribué qu’à hauteur de 15,501 milliards de F.CFA. « C’est peu, c’est très peu, c’est même insignifiant », dénonce le Front.

« Par exemple, le port autonome de Lomé, poumon de l’économie nationale, n’a versé qu’un milliard de F.CFA dans le budget de l’Etat », précise Nathaniel Olympio, porte-parole du Front.

« Mais il y a pire », poursuit-t-il : « L’industrie des phosphates, la plus grande industrie minière du pays, a mis dans le budget de l’Etat 0 F.CFA en 2020, 2021 et 2022. Comment peut-on expliquer cela ? Nous avons également noté qu’un certain nombre d’entreprises ont disparu du paysage. En 2020, la Cour des comptes a identifié 46 entreprises qui sont supposées contribuer au budget de l’Etat. Dans le rapport de 2022, il n’y a que 20 entreprises (…) ».

Par ailleurs, la Cour des comptes a « déploré que certaines institutions et ministères ont simplement refusé de donner les documents qui permettent de faire le contrôle », a-t-il indiqué.

« Il faut un audit général de toutes les entreprises de l’Etat ou des entreprises dans lesquelles l’Etat a une participation, parce que ce qu’on observe est inacceptable pour les togolais », a martelé Nathaniel Olympio.

Pour ce dernier, « il y a un fort soupçon de corruption ». « C’est vrai que la Cour des comptes ne l’a pas mentionné de cette manière, mais elle a relevé de graves irrégularités. Nous ne disons pas que c’est de la corruption, parce que nous n’avons pas mené une enquête. Mais la description qui est faite indique un faisceau de preuves qui tendent à conclure qu’il y a corruption », a-t-il affirmé.

« La première chose à faire, c’est de dénoncer, d’informer le peuple togolais sur la manière dont sa richesse est gérée. Nous nous sommes donnés comme mission de vulgariser ce rapport », a promis le porte-parole du Front Touche pas à la Constitution. FIN

Junior AUREL