Bénin/Affaire « Boko-Homeky » devant la Criet: Les premiers achoppements d’un procès attendu

Olivier Boko et Oswald Homéky

L’audience ouverte ce mardi 21 janvier à la Criet pour connaître du dossier Complot contre l’autorité de l’Etat dans lequel sont poursuivis, l’ancien ministre Oswald Homéky et l’homme d’affaires, Olivier Boko, a été suspendue suite à une remise en cause de la composition de la Cour par la défense, et ensuite renvoyée à ce mercredi.

Olivier Boko et Oswald Homéky, ainsi que trois autres co-accusés, se sont présentés devant la Criet dans la matinée de ce mardi 21 janvier. Poursuivis pour des faits de complot contre l’autorité de l’Etat, corruption d’agent public, et faux certificats, les accusés ont tous plaidé non coupables.

Les compositions des conseils constatées, la présence des témoins vérifiée, la défense a soulevé une question relative à la composition de la Cour, comme préalable à l’ouverture des débats. Les conseils remettent en cause la composition de trois membres au lieu de cinq prévus, allèguent-ils, par les dispositions en matière criminelle.

Mais le ministère public rejette ce préalable des avocats. Le procureur spécial Mario Metonou, y oppose les dispositions de l’article 6 de la loi 2020-07 régissant la Criet, et expose que la pratique n’est pas exceptionnelle.

L’audience sera suspendue en raison de ce préalable soulevé par la défense. Elle sera reprise une quinzaine de minutes plus tard et suspendue à nouveau à la suite d’une intervention de Me Kato Atita.

Déconstitution des avocats

L’audience a été reprise à la Criet, après ces différentes suspensions, mais la Cour n’a pas donné une suite favorable à la requête des avocats quant au préalable soulevé sur sa composition. Ce constat fait, l’ensemble des avocats s’est déconstitué à la barre.

Invités par le président de la Cour à se prononcer sur cette attitude de leurs différents avocats, Oswald Homéky, Olivier Boko et compagnie ont indiqué être en accord. Le procureur spécial a alors invité les accusés à désigner de nouveaux avocats pour la reprise du procès ce mercredi.

Les accusés se sont opposés à cette déclaration du ministère public, estimant que ce délai n’est pas raisonnable.

« Il faut du temps pour que les avocats prennent connaissance du dossier », s’est lâché Olivier Boko à la barre. Une posture soutenue par l’ancien ministre Oswald Homeky.

« Comment pouvons-nous faire cette diligence ? « , s’est-il interrogé. L’audience sera renvoyée par la Cour pour ce jour.

Rappel des faits

Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024, l’ancien ministre des Sports, Oswald Homéky, a été interpellé. Mario Mètonou, procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Crier) avait lors d’un point de presse, le 25 septembre 2024, évoqué les raisons de cette arrestation de l’ancien ministre des Sports du gouvernement du président Patrice Talon, Oswald Homéky et son ami personnel, Olivier Boko.

Il a expliqué que selon « les premières investigations, le commandant de la garde républicaine ayant en charge la sécurité du chef de l’Etat a été entrepris par le ministre pour son propre compte et le compte de Olivier Boko à l’effet d’opérer par la force, un coup d’Etat dans la journée du 27 septembre ».

Le procureur Mario Métonou poursuit, estimant que c’est dans ce cadre que dès le 6 août, les intéressés ont ouvert un compte dans les livres de Nsia au profit du commandant de la Garde républicaine et la preuve de l’ouverture transmise au bénéficiaire avec un solde initial de 105 millions de francs CFA.

« Pour achever de vaincre sa résistance, ils lui ont promis et remis le 24 septembre en espèces une somme de 1,5 milliard de francs CFA. Cette somme mobilisée par Boko est déposée dans un véhicule 4×4 de marque Toyota Prado, appartenant à Homéky, muni d’une fausse immatriculation. Et c’est à l’occasion de la remise dudit véhicule et de la somme de 1,5 milliard que la Brigade criminelle a procédé à l’interpellation de Homéky et du commandant de la garde républicaine », a expliqué le procureur ajoutant que dans les heures qui ont suivi, Olivier Boko a été également interpellé par les éléments de la Brigade criminelle.

Source : La Nation (Quotidien National)