Eau potable : Après tant d’années de « corvée », les habitants de Koutegnecre jouissent de leur forage

Une habitante de Koutegnecre, prenant de l'eau potable au forage

Depuis 2017, les habitants du village de Koutegnecre (environ 570 km au nord de Lomé) dans le canton d’Atalotè, ne parcourent plus des kilomètres pour s’approvisionner en eau potable. Un grand forage hybride est installé au milieu dudit village, grâce à l’appui du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

« Avant la construction de ce forage, on parcourait plus de 10 kilomètres pour aller chercher de l’eau au bord d’un marigot. Et j’accompagnais régulièrement les femmes pour leur sécurité. C’était une véritable corvée », raconte Michel Awourkpem, l’un des notables de Koutegnecre.

« Aujourd’hui, nous avons de l’eau potable en abondance, grâce à ce forage », se réjouit-t-il, grand sourire aux lèvres.

« Nous sommes très contents, car l’eau potable est à notre portée 24H/24. Nous avons tellement souffert. Il fallait être dans ce village à l’époque pour mieux comprendre ce que nous relatons. Ce forage a changé beaucoup de choses dans notre mode de vie », renchérit Yawa Awourkpem (ménagère).

Le forage hybride fonctionne à travers deux systèmes : le système manuel et le système à pompe solaire alimentée par des plaques solaires. Ainsi, dans la journée, grâce au soleil, l’eau est pompée dans un réservoir de 5.000 litres.

En cas de panne du système solaire, l’approvisionnement continue avec le système manuel, en attendant sa maintenance.

—- Bonne gestion du forage ———

Un comité de cinq membres est mis en place pour une bonne gestion dudit forage. Par ailleurs, « des artisans du village ont été formés pour assurer la maintenance de l’ouvrage. Certains ont été formés pour intervenir en cas de panne du système solaire et d’autres pour le système mécanique », précise Mahirèsèwa Azoti (directeur régional de l’eau).

Outre le village de Koutegnecre, trois autres villages du canton ont bénéficié de ces forages hybrides dans le cadre d’un projet pilote baptisé « construction de quatre forages hybrides dans le canton d’Atalotè ». Financé par l’Unicef, ce projet vise à réduire la souffrance de ces communautés en matière d’accès à l’eau potable.

Des efforts considérables sont déployés ces dernières années par l’Etat togolais, grâce à l’appui des partenariats stratégiques dont le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Le taux de desserte national en eau potable est passé de 47,66% en 2014 à 69,01% en 2023, selon les statistiques du ministère de l’agriculture, de l’hydraulique villageoise et du développement rural.

En milieu semi-urbain, ce taux a aussi progressé, passant de 42,6% à 55,9% sur la même période. Même hausse enregistrée en milieu rural : 47,70% en 2014 contre 68,13% en 2023.

Cette progression témoigne de l’engagement des autorités togolaises à améliorer l’accès à l’eau potable dans toutes les régions du pays. FIN

De retour de Koutegnecre, Junior AUREL