Sous-représentation des femmes dans les médias : L’OTM à la recherche des pistes de solutions

Vue partielle de l'assistance

L’Observatoire togolais des médias (OTM) a organisé, ce vendredi 20 décembre 2024, à Lomé une conférence débat sur la place des femmes dans les médias du Togo.

Placée sous le thème : « Médias, femmes et élections : pratiques et défis », cette rencontre a pour objectif de débattre et de trouver des solutions aux obstacles qui entravent la participation des femmes dans les instances décisionnelles, avec un accent particulier mis sur les femmes de médias.

Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des Droits de l’homme au Togo », qui entend renforcer les capacités des acteurs des médias et ceux des organisations de défense des droits de l’homme quant à leurs droits et responsabilités dans l’exercice de leur fonction.

Une priorité pour l’OTM

Dès l’entame de cette conférence-débat, le Consultant Médias, Honoré Blao, a présenté un panorama chiffré des femmes dans les médias dans leur ensemble au Togo. De sa présentation, il ressort que, aussi bien dans les médias d’Etat, que ceux du privé, les femmes sont sous-représentées.

Cette situation inquiète l’OTM et amène ses actuels responsables à mettre le sujet sur le tapis des organisations de presse et de la société civile, comme le mentionne M. Fabrice Pétchezi, le président du tribunal des pairs.

« Face à la réalité de la situation, nous voulons échanger avec tous ces acteurs, pour voir ensemble, les solutions qui peuvent être envisagées pour essayer de corriger un peu ce déficit qui n’arrange pas du tout la femme qu’elles soient dans les médias ou dans les sphères politique », a-t-il expliqué.

Dans le vif du thème

La présentation de M. Blao, a pavé le chemin pour les deux communications qui ont meublé la conférence-débat.

La première communication a été l’apanage de Mme Adekambi, Bayi (Coordinatrice du Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement /GF2D), et porte sur « Femmes, Médias et élection au Togo, pratiques et défis », alors que la seconde centrée autour du « Rôle des médias et des femmes de médias dans la participation féminine à la vie sociale, politique et électorale au Togo », a été présentée par Mme Ida Badjo, cheffe Desk contenu audio-visuel à Ekinamag.

Dans sa présentation, Mme Adékambi a rappelé le cadre légal et de réglementation sur la participation des femmes dans la vie politique, avant d’insister sur les problèmes et les défis auxquels les femmes sont confrontées dans leurs implications dans les élections.

L’experte a évoqué notamment les violences physiques et verbales, les systèmes électoraux défavorables, l’absence et l’insuffisance de Quota dans la répartition des postes et des sièges et la faible éducation politique.

Comme approches de solution, la coordinatrice du GF2D, propose entre autres, de généraliser et améliorer le quota des femmes, former les femmes sur les questions politiques et promouvoir la parité dans la répartition des postes de décisions.

Abondant dans le même sens que cette dernière, Mme Ida Badjo, a également souligné les obstacles qui se dressent sur le chemin des femmes surtout ceux des médias. Elle a mis l’accent, entre autres, sur le harcèlement, les obstacles socio-culturels et le manque de spécialisation.

A tous ces obstacles, vient se greffer, selon l’experte, le manque d’audace des femmes de médias elles-mêmes, qui hésitent à aborder les sujets politiques et qui privilégient souvent les sujets sociaux ou sanitaires par exemple.

« La participation des femmes constitue une avancée pour la société. Et les femmes dans les médias doivent jouer un grand rôle, en faisant siens tous les sujets politiques et électoraux au Togo », a martelé, en substance, Mme Dadjo.

Soulignons que la rencontre a été clôturée par un débat, on ne peut plus enrichissant, qui a permis aux d’approfondir les communications.

Pour rappel, le projet «Promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des Droits de l’homme», s’exécute sur une durée de trois (03) ans (2023-2025). Il comprend deux volets.

Le premier prend en compte le renforcement des capacités des acteurs des médias (journalistes, patrons de presse) sur leurs droits et responsabilités dans l’exercice de la liberté d’expression.

Le second volet concerne la promotion d’un environnement juridique et institutionnel favorable au développement et le renforcement de la liberté d’expression et des médias, ainsi que des défenseurs des Droits humains. FIN

Gabriel Blivi