Le front ‘Touche pas à ma Constitution’ (regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile togolaise) affiche toujours sa farouche opposition aux premières élections sénatoriales, prévues le 2 février 2025.
Dans un communiqué publié récemment, ce Mouvement avait déjà qualifié ce scrutin de « folklore ». Face à la presse ce lundi à Lomé, le front ‘Touche pas à ma Constitution’ a encore brandi la même fermeté.
« Ces premières élections viennent consacrer leur cinquième République. C’est un point de repère important qu’il faut dénoncer, au même titre que nous avons dénoncé le changement de constitution. C’est le point de consécration qu’ils veulent mettre en place, et nous ne l’accepterons pas, le peuple togolais ne l’acceptera pas », a martelé Nathaniel Olympio, porte-parole du Front.
« Et nous sommes heureux que plusieurs partis politiques qui ont souvent participé à des élections, ne veulent pas non plus y participer. Et c’est maintenant que nous verrons les partis politiques de l’opposition qui vont participer à ces élections. Participer à ces élections veut dire que nous acceptons la cinquième République, et cela doit être un point de clarification pour le peuple », a-t-il précisé.
Le front ‘Touche pas à ma Constitution’ a annoncé une « conférence-débat » sur le thème « Gouvernance et changement de constitution – Quel impact sur la cherté de la vie », mercredi à Brother Home.
« Nous sommes dans un processus de sensibilisation et de mobilisation. La conférence-débat viendra apporter un élément déterminant, parce que nous allons donner à la population, les clés de compréhension de ce qui se passe dans sa vie quotidienne. Nous allons démontrer aux populations, le lien entre le changement de la constitution et la cherté de la vie, démontrer comment le changement de la constitution vient priver les togolais de leurs droits constitutionnels », a souligné Nathaniel Olympio.
L’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’un des principaux partis politiques de l’opposition) a annoncé qu’elle ne prendra pas part à ces élections. La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition togolais et d’organisations de la société civile) n’ira pas aussi à ce scrutin.
Au total, 41 sénateurs seront élus le dimanche 2 février 2025, pour ces premières élections sénatoriales au Togo.
Ce scrutin marque l’une des dernières étapes dans la mise en place des institutions de la cinquième République. La nouvelle constitution promulguée le 6 mai dernier, fait basculer le Togo dans un régime parlementaire.
Selon l’ordonnance fixant le nombre de sénateurs, les indemnités, les conditions d’éligibilité ou de désignation (…), « le Sénat est composé pour deux tiers (2/3) de ses membres, de personnalités élues par les représentants des collectivités territoriales et pour un tiers (1/3) de ses membres, de personnalités désignées par le Président du Conseil » (article 2).
« Outre les anciens Présidents de la République et anciens Présidents du conseil, membres de droit à vie », poursuit le texte, « le Sénat compte soixante-et-un (61) membres répartis comme suit : – quarante-et-un (41) sénateurs élus par les représentants des collectivités territoriales ; – vingt (20) sénateurs désignés par le Président du Conseil ».
En clair, le corps électoral est composé des 179 conseillers régionaux élus en avril dernier et 1.527 conseillers municipaux (élus en juin 2019).
La campagne électorale pour ces élections se déroulera du 17 janvier à zéro heure au 31 janvier 2025 à 23 heures 59 minutes. FIN
Junior AUREL