PEFA : Le Togo présente les résultats de sa troisième évaluation

Les rapports finaux de la 3ème évaluation des finances publiques selon la méthodologie Public Expenditure and Financial Accountability / Dépenses publiques et Responsabilité Financière (PEFA) ont été présentés ce mardi à Lomé par le ministère de l’économie et des finances en partenariat avec l’Union européenne (UE).

La rencontre a été présidée par Essowè Georges Barcola (ministre de l’économie et des finances) en présence de Gwilym Jones (ambassadeur de l’UE au Togo).

L’évaluation PEFA permet d’analyser de manière exigeante, le système de gestion des finances publiques d’un pays et fournit une analyse objective et détaillée de la performance d’un pays en matière de gestion publique à un moment donné et est réalisée généralement tous les 4 ans à la demande du pays concerné.

Cette 3ème évaluation PEFA – lancée en 2023 – porte sur les années 2019, 2020 et 2021 et concerne trois rapports sur les finances publiques, le climat et le genre.

Le nouveau rapport du PEFA pour le Togo révèle que le système de gestion du pays est en rapide évolution avec des résultats globalement satisfaisants. Selon les normes PEFA, beaucoup d’avancées ont eu lieu entre l’évaluation de 2016 et celle de 2023.

17 indicateurs sur 31 ont vu leur note progresser soit une moyenne de 55%. Si les notes supérieures à la moyenne étaient minoritaires en 2016, elles sont devenues majoritaires en 2023.

« Cette évaluation a reçu le quitus du secrétariat PEFA donnant ainsi une reconnaissance internationale à la qualité de l’évaluation. Le Togo devient ainsi le premier pays africain à avoir fait l’évaluation de la performance de ces finances publiques en intégrant la dimension genre et la dimension climat. Les résultats indiquent que notre pays a progressé depuis 2016 en améliorant de 55% les indicateurs relatifs au système de gestion des finances publiques. Par ailleurs, la prise en charge des thématiques genre et climat pour la première fois, fait ressortir que 65% des indicateurs sensibles au genre et 14% des indicateurs sensibles au climat, répondent aux meilleures pratiques internationales. De façon globale, de 2022 à ce jour, l’ensemble des indicateurs a sensiblement évolué et l’introduction de la budgétisation sensible au genre est effective à ce jour. Les travaux sont en cours pour celle d’une budgétisation sensible au climat et à l’environnement », a longuement expliqué le ministre de l’économie et des finances.

« Nous avons constaté des progrès mais aussi des insuffisances et nous devons tirer leçons pour que la prochaine évaluation PEFA puisse nous emmener à avoir de meilleurs résultats. Le défi du ministère, c’est d’avoir un prochain PEFA avec les insuffisances relevées presque corrigées. C’est le défi et c’est l’engagement que nous prenons devant vous », a-t-il ajouté.

Des « réformes ambitieuses et fondamentales« 

Ce PEFA va servir de boussole pour les partenaires techniques et financiers dont l’UE, premier partenaire d’élaboration de ce rapport.

« La période passée en revue (2019-2021) a été très importante pour le Togo dans le domaine de la gestion des finances publiques. En effet, votre pays a entrepris des réformes ambitieuses et fondamentales qui ont notamment abouti à la bascule du budget en mode programme depuis janvier 2021 et à l’élaboration et la publication d’un budget citoyen. Depuis, beaucoup d’autres réformes ont eu lieu, par exemple l’élaboration et la publication d’un budget genre et d’un budget vert, également appelé budget sensible aux changements climatiques et à l’explication », a souligné l’ambassadeur de l’UE au Togo.

« Avec ce troisième PEFA, le Togo a été particulièrement ambitieux, car en plus du PEFA classique portant sur la gestion des finances publiques, vous avez décidé de réaliser une évaluation portant sur le genre et une autre sur le climat. Nous saluons cette initiative. Le Togo a été le premier pays africain à se lancer dans un PEFA intégrant ces deux dimensions », a salué Gwilym Jones.

Le rapport met également en évidence une nette amélioration dans les phases clés de la préparation du budget notamment au niveau de la fiabilité du budget, et des marges d’amélioration à la fin du cycle budgétaire, en particulier au niveau du système de supervision et d’audit externe.

Il faut noter que cette évaluation du PEFA sert de base pour l’élaboration en cours d’une nouvelle stratégie de gestion des finances publiques, assortie d’un plan d’actions. De nettes progressions ont été observées depuis la fin de la période concernée par cette évaluation.

Rappelons que le Togo a déjà présenté deux précédentes évaluations PEFA, en 2008 et 2016. FIN

Chrystelle MENSAH