Samou Séïdou Adambi, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, a annoncé que le Bénin débutera dès l’an prochain, l’exploitation et l’exportation du pétrole brut. Un projet stratégique qui va transformer l’économie nationale. C’était jeudi 24 octobre dernier, lors de l’inauguration d’un poste électrique dans la commune de Sèmè-Podji.
Le Bénin est sur le point d’entrer dans une nouvelle ère économique. Le pays s’apprête à donner un coup d’accélérateur à son économie et se repositionner dans la sous-région, selon l’annonce surprenante de Samou Séïdou Adambi, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, qui affirme que le Bénin va devenir producteur de pétrole brut dès l’année prochaine.
Alors que les regards étaient jusqu’ici tournés vers l’agriculture et le coton, l’or noir pourrait bien propulser le Bénin dans la cour des grands, redéfinissant son avenir énergétique et financier. Le ministre a souligné les efforts du gouvernement du président Patrice Talon et de ses partenaires depuis près de dix ans pour arriver à ce résultat.
«Nous allons commencer à exploiter véritablement ce que nous avons comme mines. Par la grâce de Dieu, nous allons commencer à être pays producteur et exportateur de pétrole brut dès l’année prochaine. Nous avons déjà l’or blanc, mais on aura bientôt l’or noir», a-t-il déclaré.
Contrairement aux pays voisins plus avancés dans l’exploitation de leurs ressources pétrolières, le Bénin n’a pas encore intégré l’extraction de pétrole dans son économie, hormis quelques tentatives qui n’ont pas prospéré. Cependant, avec les explorations récentes et les technologies avancées en matière d’extraction en eaux profondes, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre.
Les sites offshores identifiés depuis plusieurs années à travers des études et des collaborations internationales montrent des signes prometteurs pour le développement d’une industrie pétrolière pérenne. Une question que beaucoup de personnes se posent souvent est comment le Bénin peut ne pas exploiter l’or noir alors qu’il se trouve à moins de 150 km du grand Nigeria, un pays nanti du produit jusqu’aux entrailles.
Ce projet, qui impliquera des investissements substantiels et des technologies de pointe, est également le fruit de collaborations avec des partenaires techniques expérimentés dans l’extraction en mer. Les ressources en pétrole du Bénin, bien que modestes, comparées à celles des grands producteurs, pourraient suffire à établir le pays en tant qu’acteur énergétique régional.
Les retombées économiques attendues
Si le Bénin parvient à concrétiser cette ambition, les retombées seront significatives. Outre la réduction de la dépendance aux importations énergétiques, grâce aux recettes générées par l’exportation du pétrole brut, le Bénin pourra réaliser de grands projets d’infrastructures, renforcer le système éducatif et investir dans la santé et le bien-être des citoyens.
Cette perspective représente un levier majeur pour la transformation économique que le président Patrice Talon a souvent mis en avant. L’ambition de devenir un producteur pétrolier s’inscrit dans un projet plus vaste de diversification de l’économie.
En plus du secteur agricole qui repose largement sur la production cotonnière, l’économie pourrait s’enrichir de ce nouveau flux de revenus. Cette production de pétrole brut est une garantie pour l’avenir du Bénin, une opportunité pour offrir plus d’emplois, attirer des investissements et repositionner le pays sur la carte économique régionale.
Toutefois, l’exploitation pétrolière comporte des risques, notamment environnementaux avec la pollution marine qu’il ne faudra pas occulter. En réponse à cette préoccupation, le gouvernement qui sait très souvent anticiper sur certaines conséquences, saura s’y prendre pour garantir le respect des normes internationales de sécurité et de protection de l’environnement. La gestion des revenus issus du pétrole représente également un défi majeur. L’entrée potentielle du Bénin dans le cercle des producteurs de pétrole brut pourrait également influencer la dynamique énergétique en Afrique de l’Ouest.
En devenant producteur, le pays va contribuer à satisfaire la demande énergétique de la région, notamment dans les secteurs industriel et de transport en plein essor. Cette production locale va également encourager le développement des industries de transformation sur place, à l’image de la Zone industrielle de Glo-Djigbé.
Ce qui permettra de créer davantage de valeur ajoutée. Avec cette annonce, le gouvernement de Patrice Talon réaffirme sa volonté de diversifier les sources de revenus nationaux et de renforcer l’indépendance énergétique.
À l’étape de la transition réussie du pays dans le secteur agricole, la production de pétrole brut pourrait ouvrir la voie à de nouvelles perspectives pour la jeunesse, à une modernisation des infrastructures et à un renforcement de l’autonomie énergétique.
Elle symbolise la volonté du gouvernement de répondre aux défis de développement et de faire du Bénin un acteur clé dans l’économie régionale et mondiale.
Source : La Nation (Quotidien National)