Café-cacao au Togo: Il est temps de mettre fin à la « contrebande »

Enselme Gouthon

La « contrebande fragilise l’ensemble de la chaîne de valeur » des filières café-cacao, a déploré Enselme Gouthon, secrétaire général du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC).

C’était à l’occasion du lancement officiel de la campagne (2024-2025) de commercialisation du café-cacao, vendredi à Kpalimé, localité située à 120 km au nord de Lomé.

Cette rencontre revêt un caractère spécial, car en plus de la mission habituelle, elle intervient au lendemain de la résolution prise par les acteurs pour qu’à « l’horizon 2030, les filières café et cacao du Togo soient performantes sur toutes les chaînes de valeur, créatrices de richesses et d’emplois décents et permanents, surtout en milieu rural, à travers une culture professionnalisée, compétitive et durable », a souligné M.Gouthon.

Ce dernier a surtout déploré le désordre créé par la « contrebande » sur le terrain: « Elle fragilise l’ensemble de la chaîne de valeur des deux filières, et reste dommageable à l’amélioration durable des revenus des producteurs.

« Elle s’opère avec la complicité d’opérateurs locaux et procède d’une surenchère qui dérègle les dispositions mises en place par les acteurs des deux filières », a dénoncé le secrétaire général du CCFCC.

Le Togo a récemment adopté des plans de développement pour les filières café et cacao à l’horizon 2030. Les plans, élaborés par des experts du domaine, prévoient un investissement global de 22 milliards F.CFA, dont 11,7 milliards F.CFA pour le café et 10,3 milliards F.CFA pour le cacao.

Concrètement, ces outils mettent l’accent sur plusieurs priorités, notamment la restructuration des deux filières et la mise en place d’un mécanisme de financement destiné aux petits producteurs, souvent considérés comme les maillons les plus vulnérables de la chaîne. Ces plans préconisent également la création d’un cadre professionnel pour améliorer la rentabilité des producteurs et assurer un revenu vital à leurs familles.

Rappelons que le café et le cacao sont respectivement les deuxième et troisième cultures d’exportation du pays après le coton.

Près de 40.000 producteurs exercent dans le secteur pour une superficie de 45.117 hectares de café et 27.645 hectares de cacao. FIN

Chrystelle MENSAH (Source: www.agroclimatique.tg)