Université de Kara : Des recherches sur le « passé colonial au Togo » au menu d’une conférence

Une conférence sur le « passé colonial au Togo » s’est déroulée vendredi après-midi au campus sud de l’université de Kara, localité située à environ 420 km au nord de Lomé.

Les échanges ont porté sur le grand thème: « Pillages au Nord Togo et butins de guerre dans les musées allemands ».

Pendant plus de deux heures d’horloge, deux docteurs, Aquiteme Edjabou et Yann Legall ont montré les résultats de leurs recherches sur le passé colonial au Togo pour permettre au monde universitaire de Kara de réfléchir sur l’histoire du pays.

Ils ont donc mis l’accent sur le passé colonial allemand et les conséquences des violences qui perdurent jusqu’à présent dans le pays.

Docteur Yann Legall a dans son exposé, mis l’accent sur les expéditions à Mango, à Bassar et dans le pays Kbye lamba avec son corollaire de conséquences en l’occurrence la spoliation des patrimoines matériels et immatériels qui se retrouvent aujourd’hui dans les musées allemands.

De son côté, Docteur Edjabou a présenté un résultat d’enquête à Kara au sujet de la restitution du patrimoine spolié. Il a abordé la collection muséale, présenté les problèmes liés à la restitution notamment la non disponibilité des musées au Togo et les problèmes de conservation souvent présenté comme blocage à la restitution avant d’appeler à une prise de conscience.

Pour docteur Edjabou, il était essentiellement important de « mettre l’accent sur la violence coloniale et de poser la question suivante : est ce que la colonisation continuerait ou quelles sont les nouvelles situations dans lesquelles elle se trouve ? « .

La question de spoliation du patrimoine humain, culturel, matériel et immatériel s’est invitée dans les échanges.

Selon docteur Edjabou, la question de la restitution du matériel spolié n’est pas nouvelle. Selon lui, depuis des décennies des voix se sont élevées.

« Aujourd’hui, le débat devient beaucoup plus public et il faut mettre cela dans les programmes de formation, mettre cela sur la place publique pour récréer ce débat et décider enfin de ce qui sera fait de ce matériel et de ce patrimoine volé », a dit le docteur Edjabou.

Plusieurs personnes sont intervenues pour donner leurs avis, mais tous restent unanimes que le colon doit tôt ou tard restituer ce qu’il a volé à la mère patrie. FIN

De Kara, Peter MALOUMBA pour Savoir News