Le changement climatique et les MTN : La nécessité de mobiliser les ressources

Le changement climatique est une menace de plus en plus pressante pour la santé à travers le monde, car il a un impact sur les Maladies tropicales négligées (MTN).

La hausse des températures, la modification des régimes de précipitations et les phénomènes météorologiques extrêmes modifient les habitats d’agents pathogènes tels que les moustiques et les mollusques, ce qui risque d’entraîner une expansion géographique des zones de transmission de certaines MTN comme la dengue, le chikungunya et la schistosomiase humaine et animale.

Résilience climatique dans les systèmes de santé

Selon un récent rapport de cadrage de l’OMS sur le changement climatique, les MTN et le paludisme, ces bouleversements pourraient annihiler des décennies de progrès réalisés dans la lutte contre ces maladies.

« Si des mesures urgentes ne sont pas adoptées, les acquis durement obtenus au cours des deux dernières décennies pourraient être compromis. Pour sauvegarder ces acquis, il est impératif d’intégrer la résilience climatique dans les systèmes de santé et de veiller à ce que les MTN soient partie intégrante d’une conversation élargie sur le climat et la santé. La modélisation prédictive est indispensable pour comprendre la manière dont le changement climatique pourrait modifier les schémas pathologiques », indique le rapport de la francophonie sur les MTN.

« Elle offre aux systèmes de santé la possibilité de planifier à l’avance, de renforcer leurs infrastructures, d’investir dans des recherches ciblées et de favoriser la collaboration intersectorielle. La priorité doit être accordée à des systèmes performants d’alerte et de détection précoces, à des agents de santé qualifiés et à des services de santé résilients face au climat », ajoute le texte rendu public le 3 octobre dernier.

Disposer de financements accrus

Par ailleurs, souligne le document, « il est impératif que les effets du changement climatique sur la santé, notamment la propagation des MTN, soient clairement présentés aux décideurs, car cela facilitera l’accès aux financements nécessaires et permettra d’entreprendre des actions déterminantes. Il est impératif non seulement de disposer de financements accrus, mais également d’investir de manière plus qualitative dans les solutions en matière de climat et de santé ».

Notons qu’à l’heure actuelle, seul 0,05% du financement multilatéral pour le climat est affecté à des projets de santé humaine. Cette allocation qui doit donc considérablement augmenter pour préserver à l’avenir, la santé de la population mondiale contre l’expansion annoncée des MTN,

La mobilisation des ressources et la volonté politique relèvent désormais d’une nécessité absolue pour protéger les populations contre l’expansion annoncée des MTN. FIN

Ambroisine MEMEDE