La menace côtière liée à la pollution plastique continue de prendre de l’ampleur. La question était au cœur de la session extraordinaire des parlementaires de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) tenue à Lomé.
Dirigée par El Hadja Ibrahima Mémounatou, présidente du Parlement de l’organisation sous-régionale, la session a permis aux parlementaires de l’espace ouest africain, de réfléchir à l’élimination ou à la réduction significative des déchets plastiques dans l’espace ouest africain.
La question des déchets plastiques concerne toute la planète. Selon les statistiques de la Banque mondiale, près de 80% des déchets plastiques mal gérés dans les zones côtières ouest-africaines, posent des défis croissants aux populations, aux économies, et à l’environnement côtier et marin.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) souligne dans ses écrits que la pollution plastique peut modifier les habitats et processus naturels, réduisant la capacité des écosystèmes à s’adapter aux effets des changements climatiques, et nuisant ainsi directement aux moyens de subsistance de plusieurs millions de personnes, aux capacités de production de denrées alimentaires et au bien-être des populations.
Selon l’honorable Fanta Conté (présidente Comité énergie et Mines/Parlement CEDEAO), il faut élaborer des lois et harmoniser les textes liés à la thématique en vue d’adresser sérieusement la question car, ces déchets ont un impact non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé.
Les travaux en commission ont débouché sur des résultats au nombre desquels, l’adoption des dispositions visant l’application effective du règlement portant harmonisation de la règlementation des produits plastiques, la gestion économiquement rationnelle des déchets plastiques au sein dans la sous-région et la mise en place de Fonds dédiés à l’organisation d’une économie circulaire dans le traitement des déchets plastiques.
La Parlement de la CEDEAO appelle par ailleurs, les Etats déjà à appliquer les lois déjà adoptées dans le domaine de la gestion des déchets plastiques et demande le renforcement de la législation fiscale en matière de production et de commercialisation de produits plastiques.
« Le Parlement de la CEDEAO encourage les Etats à renforcer les capacités des populations et des organisations de la société civile dans la lutte contre les déchets plastiques, appelle les Etats membres à définir une politique de sensibilisation des populations sur les dangers des déchets plastiques en référence au règlement en vigueur », a précisé l’Honorable Bademba Balde (rapporteur, Commission agriculture, environnement et ressources naturelles).
« Le Parlement demande de mettre en place un comité mixte conjoint Parlement de la CEDEAO/Commission CEDEAO pour approfondir des réflexions sur la meilleure stratégie permettant la mise en œuvre du règlement portant harmonisation de la règlementation des produits plastiques et la gestion économiquement rationnelle des déchets plastiques au sein des Etats membres de la CEDEAO », a-t-il ajouté.
Notons que seulement 20% de ces déchets font l’objet de recyclage. En Afrique de l’Ouest, le coût des dommages de la pollution plastique marine est estimé entre $10 000 à $33 000 la tonne, selon les statistiques de la Banque mondiale.
La pêche et l’aquaculture, le tourisme maritime, la valeur des propriétés en bord de mer, la biodiversité et les écosystèmes sont les secteurs touchés de plein fouet. FIN
Ambroisine MEMEDE (Source: www.agroclimatique.tg)