Le Togo a rendu public le rapport 2023 des activités liées à la lutte contre le VIH et les Infections sexuellement transmissibles (IST). Publié par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le VIH/SIDA et les Infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), ce rapport indique que taux de prévalence nationale est estimé à 1,6 % en 2023, avec une réduction significative de plus de 65 % du nombre de nouvelles infections, et une diminution du nombre de décès de 67%.
Selon Pr Vincent Pitché (Coordonnateur du SP/CNLS-IST), l’offre de service de prévention progresse d’année en année au Togo, touchant ainsi toutes les populations vulnérables au VIH à travers le pays.
« La couverture des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) a augmenté, atteignant plus de 83 % tant au niveau géographique que des populations cibles. Les nouvelles stratégies de dépistage et de prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont en phase d’extension. Ces progrès sont particulièrement remarquables en termes d’accès aux médicaments antirétroviraux (ARV) et de l’offre de services de suivi de la charge virale« , a expliqué le Pr Vincent Pitché, Coordonnateur du SP/CNLS-IST.
Le rapport souligne une bonne couverture du traitement ARV et des résultats excellents dans la prise en charge des co-infections tuberculose-VIH. En effet, le rapport annuel 2023 du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) révèle que 100 % des patients co-infectés par la tuberculose et le VIH ont été mis sous traitement ARV et antituberculeux. Mais le grand défi dans le cadre de la stratégie des trois 95 demeure au niveau du premier 95, à savoir le dépistage des nouveaux cas, malgré une légère amélioration par rapport à 2022, où ce taux était de 85 %.
« Globalement, en matière de prise en charge, la couverture des PVVIH (adultes et enfants) sous ARV est passée de 83 % en 2022 à 87 % en 2023. Chez les enfants, la couverture a progressé de 57 % en 2022 à 68 % en 2023. Dans le domaine de la PTME, le taux de couverture des services offerts aux femmes enceintes séropositives est passé de 79 % en 2022 à 84 % en 2023 », a expliqué Pr Pitché.
Le rapport indique que plusieurs actions ont également été menées dans le domaine des interventions visant à réduire les problèmes de discrimination et de stigmatisation.
Encore d’énormes progrès à faire
Le nouveau rapport souligne que d’importants progrès restent à accomplir dans les domaines de la prévention, de l’offre de services pour les couples mère-enfant, ainsi que dans la lutte contre la stigmatisation et les violences basées sur le genre.
« C’est en prenant en compte toutes ces faiblesses et ces obstacles que nous pourrons accélérer le rythme, continuer à innover, et avoir un impact plus important sur les populations cibles et vulnérables face à cette épidémie dans notre pays« , a souligné le coordonnateur du SP/CNLS-IST.
Pour Dr Maboudou (interviewée lors de l’atelier de validation dudit rapport), pense qu’il est également crucial de définir des stratégies à fort impact pour toucher les populations les plus vulnérables, briser les barrières et assurer un environnement favorable pour les rassurer.
« Il reste encore beaucoup à faire, car les lois punitives, telles que le code pénal criminalisant l’homosexualité, constituent un obstacle à l’accès aux traitements. Cette loi effraie les populations clés, notamment les Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), qui craignent de se faire connaître… Il y a aussi les violences basées sur le genre (VBG) qui font le lit de l’infection à VIH« , a dit Dr Amen Hlomewou, Coordonnateur du Réseau des associations des personnes vivant avec le VIH (RAS+).
Selon ce dernier, le problème réside dans le fait que les ressources ne suivent pas. Notons que les ressources mobilisées et dépensées dans le cadre de la lutte contre le VIH en 2023 s’élèvent à 25 184 643 343 FCFA, dont plus de 85,58 % proviennent de sources extérieures. FIN
Ambroisine MEMEDE