Au total vingt « Eperviers » ont quitté Lomé ce jeudi pour Tripoli où ils affronteront la sélection libyenne vendredi en match comptant pour la 5e journée des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014. La peur a gagné le rang de la délégation ces derniers jours, vu la situation en Libye. Initialement prévue à Benghazi, la rencontre a été ramenée à Tripoli, suite au drame survenu dans cette ville le week-end dernier. La Fédération Togolaise de Football (FTF) avait souhaité que ce match se joue dans un autre pays, la délégation togolaise ayant encore en mémoire l’attaque de Cabinda et le drame de Lungi. Dans quel état d’esprit les joueurs aborderont ce match, ont-ils reçu des garanties du côté de la FIFA, craignent-ils une redite de Cabinda ou Lungi etc… autant de questions posées au défenseur des Eperviers Daré Nibombé, peu avant le départ de la délégation togolaise pour Tripoli. Lisez.
Savoir News: Dans quel état d’esprit vous abordez le match contre la Lybie demain?
Daré Nibombé:<
/strong> Mitigé, dans la mesure où on venait de sortir d’une confrontation contre le Cameroun et tout de suite au lendemain, nous nous sommes replongés dans une psychose très grave concernant notre déplacement sur Tripoli. Il y a certains aspects de la sécurité qui posent un problème au jour d’aujourd’hui. Vu les antécédents que le Togo a connus que ce soit à Cabinda ou à Lungi, ça trotte encore dans l’esprit des gens et on n’aimerait plus vivre une telle aventure. Voilà pourquoi l’état d’esprit au niveau sportif il est bon, mais au niveau sécuritaire, il y a plein de doute. Nous serons à Tripoli. On a fait des pieds et des mains pour que le match puisse être délocalisé. Mais cette doléance est pour l’instant restée sans suite. Le match aura lieu, donc forcément on fera le déplacement.Q: Quelles garanties avez-vous au niveau sécuritaire ?
R: Aucune garantie, mais on prend le risque de faire le déplacement. Si la Fifa a maintenu le match en Libye, c’est qu’elle suppose qu’il y a assez de sécurité et que des dispositions sont prises pour que puisse se jouer. Donc, on se base sur ces principes là pour faire ce déplacement. Au niveau de nos autorités aussi, s’ils ne nous ont pas empêchés de faire ce déplacement, c’est qu’ils supposent qu’il y a des moyens de sécurité nécessaires à Tripoli pour qu’un match de football puisse se dérouler. Donc vu l’importance de l’enjeu et les conditions qu’il y a là-bas, nous osons croire que les autorités libyennes et togolaises ont pu coordonner les informations pour qu’on puisse passer un bon séjour en Lybie.
Q: Vous craignez une redite de Cabinda ou Lungi ?
R: La psychose qui règne ici fait qu’au sein de nos familles, nos parents ont souhaité que nous ne fassions pas ce déplacement. Mais quelque part, nous sommes animés par l’amour du pays. On vient de remettre un pied dans la course en battant le Cameroun. Donc on ne va pas gâcher la fête de la sorte en ne faisant pas le déplacement. Peut-être que cela peut nous coûter une qualification pour toute une génération ou pour tout un pays. Fort de tout ça, on estime qu’avec le minimum de sécurité, on peut se rendre en terre libyenne.
Q: Est-ce que vous comprenez vos coéquipiers qui sont déjà partis pour la France craignant pour leur sécurité en Lybie ?
R: En début de semaine, il y a eu un manque de communication cruciale par rapport à ce déplacement en Lybie. Ce qui a fait qu’Alexys Romao et Jonathan Ayité ont fait déjà défection dans nos rangs. On les comprend puisque ces deux joueurs ont vécu Cabinda. Cabinda, c’était encore hier. On ne leur en veut pas. Si au niveau de l’information, on nous avait rassuré dès le début de la semaine, si nos dirigeants avaient pris les dispositions nécessaires pour nous dire exactement les dispositions qu’ils étaient entrain de prendre pour qu’on puisse jouer dans des conditions idoines, je pense que ces joueurs ne seraient pas partis. FIN
Propos recueillis par Erick KAGLAN
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