Kamala Harris s’est dite «fière» mardi d’avoir choisi Tim Walz comme colistier dans la course à la Maison Blanche, la vice-présidente misant sur ce gouverneur blanc venu du «Midwest» pour la seconder dans sa campagne face à Donald Trump.
A seulement trois mois de l’élection, le duo formé par la candidate démocrate et celui qui deviendrait son vice-président en cas de victoire en novembre a peu de temps pour convaincre les électeurs.
«C’est l’honneur d’une vie», a déclaré Tim Walz, 60 ans, promettant de «tout donner» et ajoutant malicieusement: «Cela me rappelle un peu le premier jour d’école».
Pas franchement connu en dehors des frontières de l’Etat du Minnesota dont il est le gouverneur, cet ancien professeur et entraîneur de football américain a un parcours atypique.
«En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran», Tim Walz «a défendu les intérêts des familles de travailleurs comme la sienne», a fait valoir Kamala Harris.
Ancien militaire de la Garde nationale, il vient du monde rural, ce qui pourrait séduire un électorat plus large parmi les indécis que celui déjà acquis à la cause de la vice-présidente, qui deviendrait la première femme noire élue présidente des Etats-Unis en cas de victoire.
Vu comme plutôt modéré, il a toutefois aussi pris des mesures étiquetées progressistes, comme la légalisation de l’usage récréatif de la marijuana et le renforcement des contrôles à l’achat d’une arme à feu — tout en se revendiquant chasseur. L’équipe de campagne de Donald Trump a immédiatement réagi et qualifié Tim Walz de «dangereux gauchiste extrémiste».
Le président Joe Biden, qui a renoncé à briguer un deuxième mandat mi-juillet au profit de Kamala Harris, a lui qualifié le choix du gouverneur d’«excellente décision».
Le duo «sera une voix puissante pour les travailleurs et la classe moyenne américaine», a-t-il estimé.
Tournée des Etats clés
Tim Walz devrait être présent pour un premier meeting en tandem avec la vice-présidente mardi soir à Philadelphie, en Pennsylvanie. Il s’agit de l’un des Etats clés ayant porté Joe Biden à la Maison Blanche en 2020 et qui sera de nouveau décisif cette année.
Les deux enchaîneront avec plusieurs autres Etats pivots d’ici samedi, pour une tournée qui doit donner le ton de leur entente et de leur complémentarité. Mi-août, ils célébreront leur investiture lors de la grande convention démocrate prévue à Chicago.
Kamala Harris, 59 ans, n’a eu que deux semaines pour choisir son colistier, après le coup de tonnerre du retrait de la candidature de Joe Biden, plombé par les inquiétudes autour de son état de forme à 81 ans.
Un processus de sélection accéléré par rapport aux longs mois pris habituellement pour décortiquer chaque aspect de la vie des différents prétendants. La liste des possibles colistiers comportait plusieurs autres hommes blancs, notamment Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, et Mark Kelly, ancien astronaute devenu sénateur de l’Arizona.
Elan à conserver
Depuis sa récente entrée en lice, Kamala Harris a rattrapé le retard qu’accusait Joe Biden sur Donald Trump dans les intentions de vote et a vu s’envoler les montants récoltés pour sa campagne, effectuant des débuts sans fausse note.
Mais il lui faudra réussir à maintenir cet élan. Mi-juillet, quelques jours après avoir été victime d’une tentative d’assassinat en Pennsylvanie, Donald Trump avait choisi comme colistier J.D. Vance, sénateur de 40 ans de l’Ohio, un autre Etat industriel du «Midwest».
Mais ce dernier a enchaîné les polémiques, se révélant pour l’heure être davantage une épine dans le pied qu’un atout.
Ces prochains jours, M. Vance doit se rendre dans certains des mêmes Etats que le duo démocrate, pour porter la parole du camp trumpiste, qui accuse notamment Mme Harris d’être responsable de la crise migratoire.
Donald Trump a aussi récemment accusé son adversaire — née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne — d’être « devenue noire » par calcul politique. La candidate démocrate, qui fait notamment campagne sur la protection du droit à l’avortement, résume elle l’élection à une question: «Dans quel genre de pays voulons-nous vivre ? Un pays de liberté, de compassion et d’Etat de droit, ou un pays de chaos, de peur et de haine ?».
Source : Afp