Trois partis politiques de l’opposition entendent tenir un sit-in devant la Cour constitutionnelle le vendredi 9 Août 2024 pour protester contre la nouvelle constitution, selon une note d’information au ministre de l’administration territoriale.
« Conformément à la loi N°2011-010, du 16 mai 2011 relative aux conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation publique pacifique, nous vous adressons cette lettre d’information au nom des partis politiques Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), Les Démocrates, Parti des Togolais. Nous vous informons par la présente de l’organisation d’un sit-in pacifique le vendredi 9 Août 2024 à partir de 9 heures devant la Cour constitutionnelle », souligne le courrier dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.
« Cette activité s’inscrit dans le cadre de notre contestation du changement de Constitution avec promulgation le 6 mai 2024 », précise le courrier.
Selon des sources proches de ces trois partis politiques, le Front « Touche pas à ma Constitution » (regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile), serait l’initiateur de ce sit-in.
Adoptée le 19 avril et promulguée le 6 mai par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, la nouvelle constitution fait basculer le Togo dans un régime parlementaire.
Selon ce texte, boudé par plusieurs partis politiques de l’opposition et des organisations de la société, le président de la République est désormais élu par le « Parlement et le Sénat réunis en congrès pour un mandat de 4 ans renouvelable ».
Le texte institue le poste de « président du Conseil des ministres », une forme de super Premier ministre. « Le candidat à la fonction du président du Conseil des ministres », souligne le nouveau texte « est le chef du parti majoritaire ou le candidat issu de la coalition jouissant d’une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives et après proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle ».
Le Togo est entré dans une phase de « transition » depuis la promulgation le 6 mai dernier de la nouvelle constitution, « phase de transition d’une ancienne constitution vers la cinquième République », a affirmé Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) lors d’un entretien à bâtons rompus avec un groupe de médias dont l’Agence Savoir News le 12 juillet dernier.
« Aucune irrégularité ne peut par ailleurs être établie concernant l’adoption de la nouvelle constitution. Les débats sur la légitimité des députés en fin de mandat pour adopter une révision constitutionnelle relèvent de polémiques politiciennes. « , a-t-il appuyé dans une interview accordée récemment à Jeune Afrique. FIN
Junior AUREL