Les acteurs de la riposte nationale au Vih/Sida ont démarré ce lundi à Lomé, la revue annuelle des activités menées au titre de l’année 2023. Les travaux ont été officiellement lancés par Dr Apetsianyi-Nayo (directrice des études de la planification de l’information sanitaire) en présence du Coordonnateur du Secrétariat permanant du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST).
Cette rencontre qui intervient après un an de mise en œuvre des activités (de lutte contre le Vih/Sida) inscrites au plan stratégique national (PSN) 2023 – 2026, permettra aux parties prenantes, de faire le point sur le niveau d’atteinte des objectifs 3 x 95 de ONUSIDA, adoptés par les pays. Il s’agira aussi de présenter le rapport d’activités de la riposte nationale au Vih au titre de l’année 2023, partager les performances des indicateurs du PSN 2023-2026 avec forces et faiblesses.
Plusieurs acteurs (du secteur public, privé et associatif) intervenant à divers niveau de la riposte, prennent part à cette revue dont les travaux permettront de formuler de pertinentes recommandations pour une amélioration de la riposte au Vih/Sida.
Evaluer les faiblesses
Les travaux seront axés sur les goulots d’étranglement identifiés ensemble, ayant fait l’objet d’attention durant cette première année de mise en œuvre du PSN.
Selon Pr Pitché, il y a beaucoup de difficultés sur le terrain: « L’année dernière on avait identifié les goulots d’étranglement de la prévention notamment le fait que la mise sous traitement des enfants soit en retard par rapport aux adultes, le fait qu’il y avait dans la PTME, une déperdition du couple mère-enfant ».
« Au volet prévention chez les jeunes, on s’est aussi rendu compte qu’on n’a pas suffisamment de stratégies innovantes pour toucher les jeunes dont la plupart sont sur les réseaux sociaux, leurs smartphones… », a-t-il précisé.
Il était question, a poursuivi le coordonnateur du SP/CNLS-IST, de trouver des stratégies pour vraiment toucher ces adolescents, nouvelle génération à protéger contre la contamination. Et des réflexions ont été menées pour la mise en place de stratégies à travers les réseaux sociaux, des sites web et web radio pour les toucher.
« Autre goulot d’étranglement sur lequel on a travaillé et qu’on va essayer d’évaluer pour ces revues, c’est l’aspect de stigmatisation notamment dans les zones les plus reculées qui fait que les gens ont peur d’aller dans les centre de santé, de peur qu’on découvre qu’ils sont séropositifs, de peur que dans un milieu où ils ne sont pas nombreux, qu’on sache qu’il est venu prendre son médicament, … donc parfois ça limite l’accélération du Togo. Et c’est pour ça qu’on a travaillé avec l’observatoire des droits humains et Vih, et le ministère de l’action sociale sur le genre, qui a commencé par mettre en place des comités villageois sur les stigmatisations et les violences basées sur le genre… », a expliqué Pr Pitché.
« C’est sur ces aspects qu’on veut maintenant travailler pour accélérer … Nous sommes convaincus que nous devons accélérer pour offrir des services de prévention, de soins et traitement de qualité qui ont un grand impact pour les populations cibles et sur la riposte nationale », a souligné le Coordonnateur du secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST).
Lever les barrières, combler les gaps
« Le bilan qui sera présenté et validé par toutes les parties prenantes est un bilan positif parce que le pays a fait des efforts au niveau des indicateurs définis au niveau des 3 x 95. C’est vrai qu’il reste encore des efforts à faire, mais on sait qu’on est sur la bonne voie au niveau de tout ce qui est obstacles, barrières pour l’accès aux services de soins et de prévention pour les populations les plus vulnérables », a salué Dr Maboudou (représentante du Directeur pays de ONUSIDA).
« L’effort qu’il faut également faire est de définir des stratégies à haut impact pour pouvoir toucher les populations les plus vulnérables, briser les barrières et toucher les populations qui n’arrivent pas à accéder aux soins et instaurer un environnement favorable qui les rassure. Il faut ensuite de pouvoir mobiliser les ressources pour combler les gaps au niveau des programmes. Et lorsqu’on arrive à mobiliser les ressources, il faut pouvoir absorber ces fonds, les dépenser aussi de façon convenable », a dit Dr Maboudou.
Notons que depuis une décennie, le Togo a enregistré une progression croissante dans la lutte contre le VIH et le SIDA. La prévalence du Vih est de 1.6 % avec une réduction significative de plus de 65 % de nombre des nouvelles infections, et le nombre de décès a baissé de 67%. Le pays a également enregistré de remarquables progrès dans le domaine de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH avec un taux de couverture thérapeutique de 88% (soit plus de 90.000 PVVIH actuellement sous ARV), une performance saluée par Dr Maboudou (représentant le directeur pays de ONUSIDA au Togo). FIN
Ambroisine MEMEDE