Togo: Les 4èmes Journées scientifiques pour impacter la riposte au VIH 

Les officiels lors du lancement, Pr Wotobe au milieu

Les 4èmes Journées scientifiques sur le Vih/Sida ont été officiellement lancées jeudi à Lomé, sous le thème Bâtir les interventions à partir des évidences scientifiques.

Une centaine d’acteurs prennent part à ces assises nationales pour se mettre au même niveau en ce qui concerne les actualités internationales et mûrir leurs réflexions sur les grands défis liés à l’atteinte des objectifs 3 x 95 d’ici 2030. Ils auront surtout à se baser sur des données scientifiques pour identifier les interventions qui marchent et celles qui ne marchent pas ou bien moins, afin d’élaborer les meilleures stratégies opérationnelles pour un important impact sur la riposte nationale au Vih. A la fin de l’année 2023 au Togo, 88% des PVVIH connaissent leur statut sérologique, 99% des PVVIH dépistées étaient sous ARV et 90% des personnes traitées avaient une charge virale supprimée.

Selon Pr Kokou Wotobe (Secrétaire général du ministère de la santé et de l’hygiène publique) qui a procédé au lancement officiel de ces assises, on note également une réduction significative des nouvelles infections et de décès, de 65% entre 2010 et 2023 et la couverture thérapeutique des médicaments antirétroviraux des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est de 88%.

« Malgré ces indicateurs prometteurs, il reste d’énormes défis et contraintes pour l’atteinte des objectifs nationaux souscrits par notre pays dans le cadre des ODD… Le renforcement du système de santé constitue le socle dans la mise en œuvre des politiques d’accès universel aux soins, et c’est à partir des évidences qu’il faut bâtir des interventions robustes dont la mise en œuvre doit impacter durablement la riposte », a dit Pr Wotobe.

Pr Vincent Pitché (Coordonnateur de Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre les IST/Vih) a cité quelques évidences scientifiques et programmatiques ayant impacté la riposte ces dernières années et souligné qu’il faut bien connaitre son épidémie (taille des populations cibles, cartographie épidémiologique de l’infection) pour planifier et bâtir ces interventions.

« Ainsi au Togo, la prévalence est dix fois plus élevée dans le Grand Lomé et la région Maritime que dans la région des Savanes. Cela veut dire que, tout en mettant l’accent sur la décentralisation avec une bonne couverture géographique des services, on doit beaucoup plus investir les ressources dans le grand Lomé et Maritimes pour avoir un grand impact. Sur les populations cibles, la prévalence du Vih est très féminisée donc il faut prendre en compte les facteurs vulnérabilités socioéconomiques et les violences basées sur le genre, si on veut impacter positivement la morbidité et la mortalité de l’infection à Vih chez les adolescentes et le couple mère-enfant… », a longuement expliqué Pr Pitché.

Dr Angèle Maboudou (Représentante du directeur pays de ONUSIDA), a salué les effort du Togo qui le place dans le peloton de tête en matière d’atteinte des objectifs, et dit que le dernier rapport publié par ONUSIDA sur l’état de la riposte, montre qu’il existe une voie précise pour mettre fin au Sida et les pays qui suivent cette voie enregistrent déjà des résultats extraordinaires.

« Nous avons aujourd’hui la possibilité de mettre fin au Sida en raffermissant la volonté politique, en investissant dans une riposte au Vih pérenne et en finançant ce qui compte le plus : la prévention et le traitement du Vih fondés sur des données probantes, l’intégration des systèmes de santé, les lois non discriminatoires, l’égalité des sexes et l’autonomie des communautaires », a expliqué Dr Maboudou.

Elle a souligné que cette voie aidera également l’humanité à se préparer à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des objectifs de développement durable.

Notons que ces assises de deux jours seront marquées par six conférences thématiques et deux symposiums sur des sujets d’actualité. Le comité scientifique indique que des communications orales seront également écoutées. La cérémonie a pris fin par une remise de distinctions symboliques aux institutions qui accompagnent le Togo dans la riposte au  Vih. FIN

Ambroisine MEMEDE