Quelque 150 délégués en provenance de 48 pays membre du Réseau Francophone de la Régulation des Télécommunications (FRATEL), des représentants d’institutions internationales (OIF, BCEAO), des opérateurs, des associations régionales de régulateurs, des équipementiers, des acteurs du numérique, des cabinets d’avocats et consultants, des associations des consommateurs prennent part pendant deux jours à Lomé, au 21e séminaire du FRATEL.
Cette rencontre internationale, permettra aux régulateurs francophones, membres du FRATEL, de réfléchir d’une part, à l’avenir des réseaux et de la régulation et, d’autre part, aux marchés de la donnée et des paiements mobiles.
Les travaux de cette rencontre de haut niveau – qui réunit les régulateurs des pays francophones – ont été ouverts mardi par la ministre de l’économie numérique et de la transformation digitale Mme Cina Lawson, en présence de Yves Galley directeur général de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes du Togo (ARCEP Togo) et du président du FRATEL, Louis Marc Sakala.
Les assises de Lomé constituent pour les membres du réseau, un cadre d’échanges d’information autour du thème : « Economie de la donnée et services numériques : Quels enjeux de régulation technico-économiques ? ».
La rencontre permet aux régulateurs de partager leurs savoir-faire et expériences tout en évoquant des problèmes spécifiques liés à la montée en flèche du marché du digital un peu partout dans le monde. Les experts seront donc amenés à évoquer la situation du marché de la production des données.
« Ce séminaire va permettre des partages d’expériences entre régulateurs des pays francophones. Le thème est important, car il s’agit de l’économie de la donnée et des paiements mobiles et ce sont deux thèmes de grande importance pour le Togo, parce que dans notre programme de transformation digitale, nous avons un programme entier dédié à la valorisation de la donnée et un autre programme à la digitalisation des paiements. Et donc cette rencontre sera très importante pour notre pays », a souligné la ministre de l’économie numérique et de la transformation digitale.
Le 21e séminaire du FRATEL, ce sont aussi des échanges sur les nouveaux enjeux que soulève l’entrée de la donnée sur le marché, ou l’érection du marché de la donnée et toutes les implications pour la régulation technico-économique qui peuvent être envisagées.
« La rencontre de Lomé parle de l’économie de la donnée et des paiements mobiles qui sont pour l’Afrique, des problématiques auxquels beaucoup de pays font face. Nous collectons et créons beaucoup de données et comment ces données doivent être gérées et régulées, comment sécuriser les consommateurs concernant l’utilisation de ces données, mais aussi la monnaie mobile qui est aujourd’hui l’un des moyens de paiement par excellence en Afrique. Et donc comment gérer cette monnaie et comment créer des co-régulations, des régulations partagées entre les banques centrales et les régulateurs de communications électroniques », a indiqué M. Sakala.
« Le premier enjeu pour l’Afrique en termes de télécommunications, ce sont les infrastructures parce que les télécommunications sont aujourd’hui le socle de tout, les transports, l’aérien, la santé, l’éducation, les médias… Et lorsque nous n’avons pas des réseaux de télécommunications efficaces, tous les autres domaines de développement y compris l’énergie et autres sont freinés par le manque d’infrastructures. Car aujourd’hui, tout est en mode digital et nous avons besoin des infrastructures qui tiennent », a-t-il ajouté.
Trois tables rondes qui discutent des enjeux soulevés par le développement de l’économie de la donnée, les interventions publiques pour remédier aux potentielles défaillances du marché du stockage et du traitement de la donnée et un dernier sur les paiements mobiles sont également prévues à l’agenda du 21e séminaire du FRATEL à Lomé.
« Au Togo, nous avons très tôt eu cette profonde conviction et depuis quelques années, nous avons manifesté notre foi en la puissance de la donnée pour révolutionner le métier de la régulation afin d’assurer l’atteinte de nos objectifs. Raison pour laquelle notre approche de régulation a été totalement axée autour de la donnée. Pour y parvenir, nous nous sommes non seulement donnés les moyens technologiques nécessaires pour collecter et traiter la donnée, mais aussi en parallèle nous avons renforcé les compétences de nos ressources humaines pour pouvoir les analyser et en tirer la substance qui sert de carburant à tout le système de la régulation par la donnée », a confié pour sa part le directeur général de l’ARCEP.
Rappelons que le FRATEL a été lancé en 2002 à Paris et formellement créé le 28 octobre 2003 à Bamako (Mali) avec pour mission, de permettre aux différentes autorités de régulation de monter en compétence, de maîtriser les enjeux du secteur à travers les rencontres de partages d’expériences et de meilleures pratiques. FIN
Chrystelle MENSAH