Human Rights Watch (HRW) a exhorté vendredi les députés gambiens à rejeter un projet de loi visant à revenir sur l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), le qualifiant de « profondément troublant » pour les droits des femmes.
Les MGF sont interdites dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 2015, mais les députés ont voté en mars un projet de loi très controversé visant à lever l’interdiction, le renvoyant à l’examen d’une commission avant un vote final.
Si le parlement adopte ce projet de loi en juin, la Gambie sera le premier pays au monde à annuler l’interdiction des MGF, a déclaré HRW dans un communiqué reçu par l’AFP.
« L’examen par le gouvernement gambien d’un projet de loi annulant l’interdiction des MGF est profondément troublant pour les droits des femmes », a déclaré Mausi Segun, directrice pour l’Afrique à HRW, citée dans le texte.
« La loi proposée légitimerait les mutilations génitales féminines dans le pays et pourrait encourager des mesures similaires ailleurs sur le continent, sapant ainsi les progrès réalisés dans la protection des filles et des femmes contre cette pratique néfaste », a-t-elle ajouté.
Pour l’Unicef, les MGF désignent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales.
Ces mutilations qui incluent l’excision peuvent entraîner de graves problèmes de santé, notamment des infections, des hémorragies, la stérilité et des complications lors de l’accouchement.
La Gambie fait partie des dix pays où les MGF sont les plus répandues : 73 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi cette intervention, selon les chiffres de l’UNICEF pour l’année 2024.
Un rapport des Nations unies publié en mars indique que plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde ont eu à subir cette pratique.
« Le gouvernement gambien devrait protéger farouchement les droits des filles et des femmes gambiennes et rejeter toute proposition visant à annuler ou à affaiblir l’interdiction des mutilations génitales féminines de 2015 », a déclaré M. Segun.
En mars, des représentants de l’ONU ont averti que l’annulation de l’interdiction risquait de créer un « dangereux précédent » dans le pays.
SOURCE : AFP