« Je suis convaincu que dans les prochains jours, la constitution après relecture sera adoptée par l’Assemblée nationale », a affirmé sur le plateau de TV5, Gilbert Bawara, ministre togolais de la fonction publique, du travail et du dialogue social.
La nouvelle révision constitutionnelle qui fait grands bruits depuis son adoption le 25 mars par les députés, fait basculer le Togo dans un régime parlementaire.
Selon la nouvelle constitution qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de 6 ans ».
Le nouveau texte prévoit aussi un poste de « président du conseil des ministres ». Ce dernier est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis, majoritaire à l’issue des élections législatives. Le président du conseil des ministres est désigné pour un mandat de 6 ans.
Les députés ont sillonné ces derniers jours, toutes les régions du pays dans le cadre d’une tournée d’information et d’écoute des populations » pour présenter notamment les avantages du régime parlementaire et quelques grandes lignes de la constitution.
Le président Faure Gnassingbé, avait demandé à l’Assemblée nationale, une deuxième lecture de ce texte.
Mais pourquoi cette nouvelle constitution. Gilbert Bawara a évoqué deux raisons principales.
« Première raison : il faut observer de près les crises, les soubresauts qui agitent toute la sous-région depuis près d’une quinzaine d’années, analyser ces bouleversements et en tirer un certain nombre de conséquences en termes d’ajustement et d’adaptation des institutions auxquelles il faut procéder », a-t-il souligné.
« Deuxième raison : nous avons la conviction que le nouveau régime politique parlementaire va favoriser une gouvernance et une gestion beaucoup plus concertée, décentralisée et partagée des responsabilités. On a un président de la République qui assume une partie des prérogatives que le président de la République assume actuellement. On a un président du Conseil des ministres qui va développer une plus forte proximité avec la population dans le suivi et l’exécution des politiques publiques, les députés auront un poids beaucoup plus important », a-t-il ajouté.
Mais alors comment comprendre la réaction de l’opposition et de la société civile qui estiment que le texte a été élaboré pour maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir ?
« Cela ne se comprend pas, sauf de la part de ceux qui sont dans un esprit défaitiste, parce que nous allons aux élections législatives le 29 avril, et nous ne pouvons pas anticiper qui sera vainqueur de ces élections. Supposons que c’est le parti Union pour la République (UNIR, au pouvoir) qui sort vainqueur de ces élections, il n’y a pas d’automaticité que c’est le président de ce parti qui va jouer tel ou tel rôle », a répondu le ministre.
La campagne électorale pour ces élections législatives et régionales a démarré depuis samedi dernier.
Au total 113 députés et 179 conseillers régionaux seront élus lors ces élections couplées. C’est la première fois que le Togo organise des élections régionales.
« La campagne électorale bat son plein et les débats sont intenses. C’est une campagne disputée compte tenu des enjeux », a relevé M.Bawara.
La révision constitutionnelle est devenue le principal sujet de campagne pour l’opposition.
« Nous profitons aussi pour améliorer et intensifier la pédagogie, l’information et la sensibilisation de nos concitoyens et on verra ce que les togolais décideront le 29 avril », a souligné le ministre.
Rappelons que la campagne électorale prendra fin le samedi 27 avril 2024 à 23H59mn. FIN
Junior AUREL