Plusieurs partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile ne baissent pas les bras face à la nouvelle révision constitutionnelle. Ils maintiennent leurs manifestations prévues vendredi et samedi à Lomé : telle est la principale information livrée ce jeudi, lors d’une conférence de presse.
Ils invitent les togolais à « assister massivement aux manifestations des 12 et 13 avril » pour ces manifestations, malgré l’interdiction du ministre de l’administration territoriale Hodabalo Awaté.
Le ministre de l’administration territoriale a évoqué deux raisons principales, selon un courrier adressé aux organisateurs : (1) non-respect dans la déclaration du « délai de cinq jours ouvrables exigé par la loi avant la tenue de toute manifestation », (2) l’itinéraire choisi , « viole » les textes.
Par ailleurs, le gouvernement a, de son côté, appelé les organisateurs à la « retenue » et au « respect des normes républicaines ».
Selon les autorités, « des informations concordantes dignes de foi font état de ce que les organisateurs se seraient réunis et projettent : – de passer outre l’interdiction et de mettre au défi les forces de l’ordre et de sécurité ; – d’étendre la manifestation dans toute la ville en délogeant les élèves ; – et de s’attaquer systématiquement aux domiciles de députés préalablement ciblés ».
« Ce qui est totalement faux. Ce sont des manœuvres pour nous intimider et étouffer la marche. Nous avons informé les populations que légalement, il n’y a plus de raison qu’on nous dise qu’on ne peut pas manifester demain et vendredi », a martelé Me Paul Dodji Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR).
« C’est ensemble que nous avons décidé de maintenir les manifestations. Les hommes ont changé, mais les comportements n’ont pas changé : des mensonges et des manipulations », a dénoncé Komi Wolou, président du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR).
« Nous demandons au chef de l’Etat de prendre ses responsabilités en retirant cette loi », a renchéri Gérard Adja, secrétaire exécutif de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP).
Rappelons que la nouvelle constitution adoptée le 25 mars par les députés, suscite une forte tension. Selon la nouvelle constitution qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de 6 ans ».
Le nouveau texte prévoit aussi un poste de « président du conseil des ministres ». Ce dernier est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Le président du conseil des ministres est désigné pour un mandat de 6 ans.
Les députés ont sillonné ces trois derniers jours, toutes les régions du pays dans le cadre d’une tournée d’information et d’écoute des populations » pour présenter notamment les avantages du régime parlementaire et quelques grandes lignes de la constitution. FIN
Junior AUREL