Les Evêques du Togo ont exhorté le chef de l’Etat Faure Gnassingbé « à surseoir la promulgation de la nouvelle constitution et à engager un dialogue politique inclusif, après les résultats des prochaines élections législatives et régionales ».
Cette sortie des Evêques fait suite à l’adoption par les députés lundi soir, d’une révision constitutionnelle qui fait basculer le Togo dans un régime parlementaire, donnant plein pouvoir au Parlement d’élire désormais le président de la République. Sur les 91 députés, 89 ont approuvé ce texte. Un seul l’a rejeté et une abstention enregistrée.
« Dans une déclaration récente, la conférence des évêques du Togo s’est prononcée sur la modification constitutionnelle dans notre pays. Sans entrer dans l’économie de ce texte, je rappelle que les affaires de la Cité relèvent du pouvoir politique. Pour emprunter à une rhétorique qui est plus familière aux évêques, je dirai que depuis le 18ème siècle, il y a eu sécularisation de la politique, c’est-à-dire qu’une séparation s’instaure progressivement entre le domaine religieux et le domaine public », a réagi Isaac Tchiakpè, porte-parole de l’Union des Forces de changement (UFC, principale force politique de l’opposition).
« En matière politique, j’ajoute, pour faire œuvre de pédagogie que le sécularisme est le principe selon lequel les religions ne doivent pas avoir de pouvoirs politiques ni influencer le gouvernement d’un pays et que réciproquement le pouvoir politique ne doit pas intervenir dans les affaires propres aux différentes religions », a-t-il souligné.
Ce principe, a poursuivi M.Tchiakpè, « défend la séparation des Eglises et de l’Etat ».
« Je m’autorise ce badinage en paraphrasant ce passage de Matthieu 22-21, à savoir, qu’on laisse César et les politiques s’occuper de ce qui relève de leurs compétences et que les politiques laissent les religieux œuvrent avec ferveur et prières ardentes pour le salut de nos âmes et la rémission de nos péchés », a conclu le premier porte-parole de l’UFC.
Selon la nouvelle constitution, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de 6 ans ».
La nouvelle constitution prévoit aussi un poste de « président du conseil des ministres ». Ce dernier est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Le président du conseil des ministres est désigné pour un mandat de 6 ans. FIN
Edem Etonam EKUE