Le président ghanéen pourrait ne pas signer le projet de loi adopté la semaine dernière contre les pratiques LGBTQ. Il déclare n’approuver un texte anti-gay, que si la Cour suprême statue sur son cadre légal.
Adoptée presqu’à l’unanimité par le Parlement ghanéen il y a une semaine, le projet de loi punit de trois ans de prison, toute personne identifiée comme LGBTQ+ et de cinq ans, toute personne qui en fait la promotion. Depuis on adoption, cette loi n’a toujours pas été promulguée par Nana Akufo Addo (président ghanéen).
Cette position du président fait suite à l’alerte du ministre ghanéen des finances sur l’énorme perte qu’engendrerait la promulgation d’une telle loi : le pays se verrait priver d’au moins 4 milliards de dollars provenant du FMI, un fonds visant à soutenir le budget national sur trois ans, depuis 2023. Les prochains versements risquent alors d’être compromis, selon le ministre ghanéen des finances.
Notons que le Ghana est en proie à une crise économique, avec une inflation qui avoisine aujourd’hui les 25 %, après un pic historique de 54 % en décembre 2022. La monnaie nationale a également du mal à se relever face au dollar.
Soutenu par les deux principaux partis politiques du pays, le projet de loi qualifié de régressif par les groupes de défense des droits de l’homme, a été largement condamné par le Royaume-Uni et les États-Unis.
Nana Akufo-Addo qui avait déclaré qu’il la signerait en cas d’approbation de la majorité des Ghanéens, a reconnu que ce projet de loi a « suscité de considérables inquiétudes dans certains milieux de la communauté diplomatique et parmi certains amis du Ghana, car elle pourrait ternir le long palmarès positif du pays en matière de respect des droits de la personne et d’attachement à la primauté du droit ». FIN
La Rédaction