Quarante-deux acteurs de lutte contre l’extrémisme violent ont été formés ce mercredi à Lomé, lors d’un atelier d’échange sur la promotion des valeurs de paix et de cohésion sociale, de messages alternatifs aux discours de haine, en vue d’apporter des solutions à la consolidation des acquis dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, a constaté une journaliste de l’agence Savoir News.
La rencontre organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcer la résilience et l’engagement des communautés pour prévenir et combattre l’extrémisme violent au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Togo » (2023-2025) avec la contribution du Danemark.
Elle vise à prévenir et à répondre à l’extrémisme violent dans le corridor atlantique.
Le Togo fait face aux attaques terroristes dans l’extrême-nord du pays depuis novembre 2021. Plus de 4.000 déplacés étaient enregistrés dans le nord depuis début 2022, selon des chiffres publiés par le gouvernement en octobre dernier.
L’objectif visé est de faire l’état des lieux de la problématique de la désinformation/ mésinformation, des récits haineux et de proposer des initiatives et les messages de cohésion sociale pour la consolidation des acquis dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.
Durant toute une journée, les participants vont élaborer des discours ou des messages alternatifs aux discours de haine, à la mésinformation et à la désinformation tout en élaborant des messages de paix et de cohésion sociale.
« Les pays du corridor atlantique (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo) sont reconnus comme des pays pacifiques qui ont un passé de paix vraiment extraordinaire. Mais ces dernières années, cette paix est menacée par l’extrémisme violent, le terrorisme qui s’exprime sous plusieurs formes. La situation peut être due à des discours de haine, la mésinformation, de la désinformation etc… Ceci est particulièrement exacerbé par l’extrémisme violent dans le Sahel et de plus en plus nous voyons que cet extrémisme violent migre vers la côte et nos pays ne sont pas épargnés. Ceux qui sont les plus ciblés, ce sont les jeunes, les personnes vulnérables », a expliqué M. Emmanuel Yawo Agnigbankou (Représentant de la représentante résident du PNUD au Togo).
Au Togo, les attaques se sont succédé depuis novembre 2021 dans la Région des Savanes et la préfecture de Kpendjal (extrême-nord).
« Ces attaques occasionnent des morts, des blessés et des dégâts matériels et des déplacés. Face à cette situation, le gouvernement a pris des mesures d’ordres diverses notamment militaires, souples et des mesures de développement. Pourquoi, parce que dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, beaucoup de pays se sont rendus compte que la lutte militaire simple ne peut pas venir à bout de l’extrémisme violent. C’est vrai, il y a le combat avec les armes mais comme on le dit souvent, on ne peut pas tuer les idées avec des armes », a rappelé Dr Bayouma Katelewena (Chef département communication du Comité interministériel de prévention de lutte contre l’extrémisme violent/CIPLEV).
Ce projet va permettre d’une part de concevoir ou de trouver des alternatives aux messages de haines, mais surtout de prévenir et réduire les facteurs déclencheurs. Cet atelier va permettre de construire des discours, des messages qui peuvent permettre aux participants de renforcer la résilience des communautés face aux phénomènes.
« Il nous faut des messages positifs qui doivent être constructifs par les parties prenantes au projet, qui doivent atteindre toutes les fibres pour nous permettre un profond changement de mentalité et de comportement, pour que nous adoptions de nouvelle façon de faire qui promeuvent la cohésion sociale, la paix, les valeurs de la République de manière générale. L’objectif visé, c’est d’inverser la dynamique, permettre aux populations de Lomé jusque dans la région des Savanes de comprendre l’importance des messages alternatifs aux messages de haine », a appuyé Anani Komi Atti (Consultant-facilitateur de l’atelier).
Notons que cet atelier a été également organisé dans la région des Savanes pour compléter le diagnostic et faire des propositions d’initiatives nouvelles et innovantes pour une meilleure promotion de la cohésion sociale et des messages alternatifs aux discours de haine. FIN
Bernadette AYIBE