Le dernier Conseil National de Crédit (CNC) de l’année 2023 s’est déroulé jeudi au siège de la Direction Nationale de la BCEAO à Lomé, rencontre présidée par Simfeitchéou Pré (ministre conseiller auprès du Président de la République) en l’absence du ministre de l’économie et des finances et président statutaire dudit Conseil.
Était également présente, Mme Akuwa Dogbé Azoma, nouveau directeur national de la BCEAO.
Cette rencontre a été une fois encore « l’occasion d’examiner les conditions d’un meilleur financement de l’activité économique », a souligné M.Pré.
Les discussions ont porté notamment sur le projet de rapport annuel du CNC au Comité de Politique Monétaire (CPM) relatif à l’évolution de la situation économique et du système financier au titre de l’année 2023. Les participants ont également échangé sur une note d’analyse comparative des mécanismes contraignants de recouvrement des créances bancaires.
Des annonces
Le taux de croissance économique de 2023 a été projeté à 6,6% au début de l’année, contre 5,8% enregistré en 2022, a relevé Simfeitchéou Pré.
« Après neuf mois d’activité, les indicateurs de conjoncture économique indiquent une consolidation plus soutenue de l’activité dans le secteur tertiaire. En effet, malgré les incertitudes qui pèsent sur la situation économique mondiale et sous-régionale, certaines branches du secteur tertiaire, notamment celles dédiées au trafic portuaire de marchandises et du fret aérien, affichent une plus forte résilience. En revanche, l’activité du secteur primaire serait pénalisée par des conditions climatiques défavorables pour certaines zones de production vivrière. Cette évolution contrastée a conduit à une légère révision à la baisse du rythme de progression de l’activité économique », a-t-il indiqué.
Ainsi, a poursuivi le ministre, le taux de croissance économique devrait plutôt ressortir à 6,4%, soit un raffermissement de 60 points de base par rapport à la réalisation de 2022.
« Les contributions des secteurs primaire et tertiaire à la croissance économique sont désormais respectivement attendues à 0,9% et 4,1%, contre 1,2% et 4,0% initialement prévues. S’agissant de la contribution du secteur secondaire, elle demeure inchangée à 1,4% », a précisé M.Pré.
Cette évolution de l’activité économique s’inscrit dans un contexte de décélération du niveau général des prix à la consommation, ainsi que d’un endettement public soutenable.
« Le taux d’inflation s’est établi en moyenne sur les neuf premiers mois de l’année à 5,7%, contre 7,5% un an plus tôt. La baisse du taux d’inflation fait suite principalement à une amélioration de l’offre locale de produits alimentaires, en raison d’une campagne agricole satisfaisante. Quant au taux d’endettement public, il est ressorti à 66,4% à fin septembre 2023, contre 65,5% à fin décembre 2022, en dessous de la norme communautaire plafond de 70% », a-t-il noté..
Un secteur financier en pleine évolution
C’est dans cet environnement macroéconomique globalement favorable que le « secteur financier évolue », a salué le ministre.
« Ceci m’amène à un deuxième commentaire relatif à la situation du secteur financier et au financement de l’économie. Sur ce plan, j’ai noté des évolutions encourageantes, notamment un accroissement de l’offre de services de proximité émanant des banques et des systèmes financiers décentralisés. A cet égard, en glissement annuel à fin septembre 2023, le nombre d’agences bancaires a augmenté de 5 unités, passant ainsi à 250. Les nombres de Distributeurs Automatiques de Billets et de Guichets Automatiques de Banque ont aussi progressé respectivement de 7 unités à 332 et de 5 unités à 40. Concernant les institutions de microfinance, le nombre de points de services a augmenté de 28 unités. Il s’établit ainsi à 611 à fin septembre 2023. Dans ce contexte marqué par l’élargissement du réseau des institutions financières, les concours bancaires à l’économie ont connu une progression vigoureuse », a étalé le ministre.
Par ailleurs, le ministre conseiller auprès du président de la République a saisi l’occasion pour souhaiter – au nom du chef de l’Etat togolais – la bienvenue à Mme Akuwa Dogbé Azoma (nouveau Directeur national de la BCEAO pour le Togo) au sein du CNC.
Jusqu’à sa nomination, cette dernière était au siège de la BCEAO à Dakar, où elle a occupé plusieurs postes de responsabilité. FIN
Edem Etonam EKUE