Les conflits ont coûté « 17.500 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2022 », a souligné ce samedi, le Premier ministre togolais Mme Victoire Tomégah-Dogbé, à l’ouverture du premier Forum sur la paix et la sécurité ou « Lomé Peace and Security Forum (LPSF) ».
Placée sous le thème »Comment renforcer les transitions politiques vers une gouvernance démocratique en Afrique ? », cette rencontre réunit plusieurs ministres des affaires étrangères, des représentants de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies et plusieurs experts.
Ce forum est une occasion pour les participants de développer un nouveau prisme de compréhension et d’appréhension des transitions politiques, en tenant compte du contexte sécuritaire et des défis liés au renforcement de la gouvernance démocratique en Afrique.
Selon le Premier ministre togolais, »les transitions politiques en cours dans certains pays tout comme les contextes de transition structurelles que connaissent d’autres pays, partagent une constante qu’est le poids des attentes pressantes et exigeantes des jeunes africaines et africains ».
»Ils réclament notamment d’être plus écoutés, plus de participations politiques, plus d’opportunités économiques, plus d’emplois de qualité, plus de protections sociales, une plus large offre en matière de santé et d’éducation », a précisé Mme Victoire Tomégah-Dogbé.
La cheffe du gouvernement togolais a réitéré »l’engagement du Togo à toujours privilégier les voies pacifiques de dialogue, de concertation et de médiation dans la gestion et la résolution des conflits qui ont coûté à l’économie mondiale, 17.500 milliards de dollars en 2022 ».
»En faisant de Lomé, la capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance, le Togo marque sa pleine disponibilité pour faire vivre l’idéal de paix, socle de l’envol vers le développement », a-t-elle ajouté.
La problématique des meilleures approches des transitions politiques, de consolidation de la gouvernance démocratique, de la paix, du système de sécurité africain, de l’Etat de droit, de la construction d’institutions solides sera au cœur des débats.
»Beaucoup de ce que nous appelons +coups d’Etat militaires+ découlent de la fragilité de nos institutions et particulièrement le manque de séparation de pouvoir entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire », a relevé Mahamat Saleh Annadif (ministre des affaires étrangères du Tchad).
D’Août 2020 à juillet 2023, la sous-région ouest-africaine a connu six coups d’Etat militaires (2 au Mali, 1 en Guinée, 2 au Burkina-Faso et 1 au Niger). A ces coups d’Etat s’ajoute celui du Gabon (Afrique centrale) en Août dernier.
Et tous ces pays sont en transition, avec des militaires au pouvoir. Aucune date n’est encore fixée pour la tenue d’élections dans ces pays.
»Je pense qu’aucune transition ne peut durer pour toujours. Et la transition qui dure indéfiniment n’en est pas une bonne. Autrement, ce n’est plus une transition, ça devient une permanence. Je crois que c’est des questions auxquelles nous devons trouver des solutions », a insisté Dr Morten Boas (chercheur à l’institut norvégien des affaires internationales).
Cinq grands panels modérés vont meubler ce forum, avec des thématiques variées: »Facteurs de fragilité des institutions étatiques en Afrique », »Les défis politiques et sécuritaires entravant la transition politique vers une gouvernance démocratique », »Bâtir des institutions fortes et l’Etat de droit en Afrique », »Organisations internationales et sous-régionales : quel rôle pour accompagner les transitions ? » et »Solutions africaines – Mobiliser l’innovation et l’agilité continentales ».
Notons que vendredi – la veille du Forum – s’est déroulée une session ministérielle qui a réuni, les ministres des affaires étrangères de plusieurs pays africains. FIN
Junior AUREL