Au Togo, l’entreprenariat agricole traine encore ses pas, selon le panel de ce mercredi sur l’entreprenariat agricole durable et l’accès au marché des très petites, petites et moyennes entreprises.
Ce panel fait partie des différentes thématiques inscrites au programme du 10ème Salon international de l’agriculture et de l’agro-alimentaire (SIALO), vitrine dédiée à la valorisation et la promotion des produits agricoles locaux.
Démarré depuis le 10 octobre au Centre togolais des expositions et foires (CETEF), c’est également un espace de réflexion sur les goulots d’étranglement qui empêchent le plein décollage de l’entreprenariat agricole.
Composés de représentant de la FAO, du ministère de l’agriculture, d’acteurs du domaine et de responsable de la qualité, le panel a réfléchi sur les problèmes qui minent le secteur, envisagé des solutions, puis encouragé les jeunes agriculteurs à avancer, saisir les opportunités de financement et développer leurs entreprises.
L’agriculture représente plus de 40 % du PIB du Togo et emploie près des deux tiers de sa population active. Mais le secteur ne manque pas de difficultés quant à son essor et pour cause, des entrepreneurs agricoles rencontrent des défis liés à la formation, à l’accès au financement et aux marchés.
Et pour accompagner les acteurs, l’Etat a récemment mis en place la Direction de l’entreprenariat et du financement agricole (DEFA).
Pour M. Akakpo (chef division de la DEFA), c’est la porte d’entrée du secteur agricole. Cette division est mise en place pour faire face à tous les défis du secteur et faciliter l’accompagnement des jeunes entrepreneurs agricoles.
« Il y a trois types de financements au niveau de la DIFA. Mais le grand défi, c’est le financement des jeunes primo (qui veulent démarrer une activité). Il faut que ces jeunes s’organisent davantage pour ne pas confondre crédit et don… », a dit M. Akakpo.
Ce dernier a cité en exemple, un jeune qui, après avoir postulé pour le financement d’une activité agricole, s’est finalement lancé dans l’événementiel…Il a invité les jeunes à se rapprocher de la DIFA, qui veut financer 5000 jeunes dans le domaine.
« Nous encourageons les jeunes à nous apporter des éléments capables de faire d’eux des entrepreneurs. Devenir entrepreneur, c’est Dieu qui donne, mais c’est aussi des efforts. Nous avons encore 40% de terres arable non exploitées. Il y a du potentiel, nous pouvons produire, nourrir notre population et aussi exporter. De plus, nous avons nos terres qui ne sont pas polluées », a longuement expliqué M. Akakpo.
Evaluer les besoins du marché
Dr Essot’na Bodjona (Le directeur général de l’agence togolaise de normalisation) soutient que l’étude de marché est l’une des étapes à ne pas négliger.
« Toute production doit répondre à un besoin. Il faut d’abord connaitre les besoins du marché, les exigences du marché, consulter le guide de l’exportateur pour avoir une idée des marchés ».
Il a insisté sur la qualité des produits, ainsi que la visibilité dont ces produits doivent bénéficier. Il a cité certains espaces qui servent de vitrine des produits agricoles : au niveau du ministère de l’agriculture, à la FAO, les directions préfectorales de l’agriculture, le ministère du commerce. « Il faut également participer aux grandes expositions et foires et ne pas négliger les réseaux sociaux qui sont également un espace de promotion », a souligné Dr Bodjona.
Notons que le panel a abordé plusieurs autres questions dont les sources de financement, ce qui a permis à Mme Ruth Atchoglo (qui a représenté la FAO) d’exposer ce que fait la FAO pour soutenir les agriculteurs : formations, accompagnement pour la garantie (risque), …
Dans ses explications la FAO intervient aussi pour faciliter l’accès des entrepreneurs agricoles aux opportunités d’affaires disponibles dans l’agriculture au Togo et les accompagner sur l’utilisation d’outils de développement d’affaires, à travers diverses formations.
Notons que plus de 15000 jeunes sont enregistrés dans le réseau des jeunes producteurs professionnel agricole du Togo REJEPPAT dont le président Odjo Salami, fait également partie du panel de discussion. Ce dernier a présenté le réseau et ses actions. Le réseau a-t-il dit, est présent dans les cinq régions du pays avec plus de 25% de femmes qui sont dans de domaine de production et aussi la transformation. Il est composé de jeunes de moins de 40ans engagés dans l’agroécologie, qui se battent pour avancer malgré les difficultés. « L’entreprenariat des jeunes est encore embryonnaire, mais les jeunes ont beaucoup de volonté », a dit M. Odjo. FIN
Ambroisine MEMEDE