« Embarqués de force sur des navires pour être transportés de l’autre côté de l’Atlantique, seuls 7,4 millions d’entre eux sont arrivés à destination. Ces derniers ont été mis en esclavage : réduits à l’état d’objet, exploités et maltraités, le fruit de leur labeur ayant davantage de valeur que leur vie », a rappelé dans un message la cheffe de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay. « C’est cela, la mise en esclavage : nier à certaines personnes leur dignité et leurs droits fondamentaux, refuser de les considérer comme des êtres humains ».
C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint Domingue, aujourd’hui République d’Haïti, l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique et qui a abouti à la fondation de la première nation noire indépendante en 1804.
Mais bien que la traite des esclaves ait été officiellement abolie, « son héritage pernicieux perdure aujourd’hui, perpétuant la discrimination, l’exclusion sociale et les inégalités dans le monde entier », a noté Mme Azoulay.
Se souvenir et comprendre
Selon la cheffe de l’UNESCO, « le souvenir et la compréhension de ces événements traumatisants sont les premiers pas vers la guérison des blessures profondes qu’ils ont causées ».
Depuis près de 30 ans, le projet de l’UNESCO « Les Routes des personnes mises en esclavage » mène des recherches pour comprendre les traces que laissent encore aujourd’hui l’esclavage et la traite des esclaves, telles que le racisme et la discrimination.
En collaboration avec les communautés concernées, il s’efforce de redonner vie à des lieux d’histoire et de mémoire afin de favoriser le dialogue au sein de la diaspora africaine et au-delà.
Le projet met ainsi en lumière les contributions des personnes mises en esclavage et de leurs descendants aux sociétés contemporaines du monde entier. Il ne s’agit pas seulement de préserver et de promouvoir des pratiques culturelles telles que le jazz, le tango, le patrimoine marron et la langue garifuna.
Lutter contre les préjugés raciaux à l’ère du numérique
Il s’agit également de relater l’histoire du continent africain d’un point de vue africain, par le biais de la collection « Histoire générale de l’Afrique ». Le contenu de ce corpus ambitieux est désormais intégré dans les programmes d’enseignement et la formation des enseignants en Afrique et dans le monde entier.
L’UNESCO s’efforce aussi de combattre les relents de l’esclavage en luttant contre toutes les formes de racisme et de discrimination. « Par exemple, notre Forum mondial contre le racisme et la discrimination donne aux États membres l’occasion de prendre des engagements ambitieux en faveur de l’inclusion et de l’égalité. Notre Coalition internationale des villes inclusives et durables soutient les autorités locales dans la mise en place de mesures antidiscriminatoires, en facilitant l’échange de bonnes pratiques », a souligné Mme Azoulay.
Enfin, l’UNESCO agit pour lutter contre les préjugés raciaux apparus à l’ère du numérique. La Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle vise ainsi à faire en sorte que cette technologie serve à faire respecter et à promouvoir les droits de l’homme et la dignité humaine, en aidant les États membres à élaborer une législation appropriée dans ce domaine.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour Onu Info.
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Source : African Media Agency (AMA)