« Ni le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, ni le peuple nigérien, ne veulent d’une guerre et demeurent ouverts au dialogue. Mais qu’on nous comprenne bien. Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a averti samedi soir, le général Abdourahamane Tiani (arrivé au pouvoir par un coup d’État) lors d’un message télévisé.
« Fort du soutien de notre grand peuple et avec l’aide de nos frères du Burkina, de la Guinée et du Mali, les forces de défense et de sécurité du Niger ne se déroberont pas », a-t-il souligné dans son allocution d’une douzaine de minutes.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait indiqué être prête à engager une intervention armée pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
« Nous sommes prêts à intervenir dès que l’ordre sera donné. Le jour de l’intervention a aussi été fixé », avait déclaré vendredi, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale, Abdel-Fatau Musah.
‘Sanctions inhumaines’
Le général Tiani a fortement dénoncé les sanctions de la Cedeao, qu’il a qualifié d’ »inhumaines ».
« Ces sanctions sont illégales, parce que contraires aux principes d’intégration, de solidarité et de libre circulation dans une communauté telle que la Cedeao. Ces sanctions sont surtout inhumaines », a-t-il dénoncé.
« Comment comprendre qu’on laisse pourrir aux frontières, les produits alimentaires et pharmaceutiques de première nécessité destinés à des populations qui sont dans le besoin. Comment comprendre que l’on impose à des populations, des sanctions qui vont jusqu’à les priver de courant électrique en laissant des malades mourir dans des hôpitaux. Ces sanctions ne sont pas pensées dans une optique de recherche de solution, mais pour nous mettre à genoux et nous humilier », a affirmé le nouvel homme fort du Niger.
« Ces sanctions vont jusqu’à priver délibérément, nos laborieuses populations de tout approvisionnement en produits alimentaires et pharmaceutiques », a-t-il ajouté.
Transition pas au-delà de trois ans
Le général Abdourahamane Tiani a annoncé une transition d’une période qui n’excédera pas trois ans.
« Je réaffirme ici, que notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir. Je réaffirme aussi notre disponibilité à tout dialogue pour autant qu’il tienne compte des orientations voulues par le peuple nigérien fier et résilient », a-t-il indiqué.
« Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir », a poursuivi le général Tiani, soulignant que la durée de la transition « ne saurait aller au-delà de trois ans ».
Il a également annoncé l’ouverture d’un dialogue « dialogue national », des assises qui dureront 30 jours, afin de formuler des « propositions concrètes » visant à poser « les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle ». FIN
Junior AUREL