Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi dans deux villes du Niger en brandissant des drapeaux russes et en scandant des slogans anti-français, pour soutenir les militaires putschistes qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Une manifestation de soutien aux putschistes a rassemblé plusieurs centaines de personnes jeudi matin dans la capitale Niamey, près de l’Assemblée nationale. Dans une foule parsemée de drapeaux russes, des jeunes criaient, « A bas la France, vive la Russie ! » Ils étaient regroupés derrière Issouf, garagiste, qui affirmait que « la France n’a pas su gérer nos problèmes, on a besoin de prendre notre propre destin en main ! »
La Russie s’est rapprochée du Mali et du Burkina Faso dirigés par des militaires putschistes qui ont exigé le départ des troupes françaises, toujours présentes au Niger avec 1.500 hommes. En marge de cette manifestation, des jeunes se sont rendus au siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), à quelques kilomètres du rassemblement, où ils ont mis le feu à des voitures garées sur le parking.
A Dosso, ville située à une centaine de kilomètres au sud-est de Niamey, « des centaines » de manifestants pro-putschistes ont sillonné les rues avant de tenir un meeting, a affirmé un des organisateurs, Hassane Bagué.
Les putschistes accusent la France d’être « passée outre » la fermeture des frontières
Les militaires putschistes ont accusé jeudi la France d’être « passée outre » leur décision de fermer les frontières en faisant atterrir à Niamey un avion militaire.
En référence à la décision annoncée mercredi soir « relative à la fermeture des frontières aériennes et terrestres, il a été constaté que le partenaire français est passé outre pour faire atterrir un avion militaire de type A401 à l’aéroport international de Niamey ce matin (jeudi) à 06H30 » (05H30 GMT), affirment les putschistes dans un communiqué, en appelant « une fois pour toute au respect strict des dispositions » prises par la junte.
En annonçant mercredi soir avoir renversé le président élu Mohamed Bazoum, les putschistes avaient indiqué que « les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation ». Ils avaient également annoncé la suspension des institutions et l’instauration d’un couvre-feu de 22H00 à 05H00 (21H00 à 04H00 GMT) « jusqu’à nouvel ordre ».
Les partenaires du Niger, dont les Etats-Unis, la France, et l’ONU, ont condamné le coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu, au pouvoir depuis 2021.
M. Bazoum était toujours séquestré jeudi avec sa famille dans sa résidence officielle à Niamey, mais se porte bien, selon ses proches.
Avec l’AFP