Quatre pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont discuté mardi au Nigeria des transitions démocratiques et de la sécurité dans la région, a indiqué l’organisation.
Le président nigérian Bola Tinubu, élu dimanche dernier président de la Cédéao, s’est entretenu à Abuja avec des responsables du Niger, de Guinée-Bissau et du Bénin.
Ils y ont notamment évoqué la sécurité au Mali après le retrait de la mission de l’ONU (Minusma), créée en 2013 pour soutenir le pays menacé par la poussée jihadiste. Fin juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis un terme à la mission de maintien de la paix de la Minusma à la demande de la junte militaire malienne, critique des Occidentaux et qui s’est rapprochée de la Russie.
Trois des 15 pays membres de la Cédéao – le Mali, le Burkina Faso et la Guinée – sont aujourd’hui dirigés par des juntes militaires, après une récente série de coups d’État militaires (cinq depuis 2020). Dans le même temps, les groupes jihadistes Al-Qaïda et État islamique ont gagné du terrain dans le Sahel, étendant leurs attaques vers le sud, jusqu’à des pays du Golfe de Guinée. Soutenus par le Niger, le Nigeria, le Bénin et la Guinée-Bissau ont constitué une commission tripartite chargée de trouver des solutions de sécurité alternatives après le retrait de la mission de l’ONU au Mali, dont le possible déploiement de soldats de pays de la Cédéao.
Au nom de cette task force, le président du Bénin, Patrice Talon, se rendra prochainement au Mali, au Burkina Faso et en Guinée pour y parler sécurité et de transitions démocratiques après les coups d’Etat, a indiqué Omar Alieu Touray, président de la commission de la Cédéao, à la presse à Abuja.
Les quatre pays réunis à Abuja « ont réaffirmé leur soutien à des transitions démocratiques rapides dans ces pays », a-t-il ajouté.
En matière de sécurité, « ils se sont engagés à fournir une réponse solide », en évoquant un possible déploiement de troupes de pays de la Cédéao, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
En décembre dernier, les pays de la Cédéao ont décidé de créer une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d’État. Mais peu de détails ont émergé depuis sur sa constitution et son financement, qui doivent toujours être précisés.
SOURCE : AFP