« Nous sommes convaincus que cette formation nous aidera tous, à regarder l’autre avec beaucoup de tolérance et à l’aider, si possible », c’est sur cette note que les acteurs des médias se sont séparés vendredi, après trois jours de formation visant à créer un environnement favorable pour les populations clés.
Démarré mercredi à Lomé, cet atelier a permis de renforcer leurs capacités pour diffusion d’informations professionnelles sur la riposte au VIH au sein des populations clés au Togo, dans l’objectif global de lutter contre le VIH.
« La lutte contre le VIH est une lutte multisectorielle et tous les acteurs devraient avoir les mêmes armes de lutte », a déclaré Mme Victoire Tchangai (Chargée des réseaux communautaires au Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, SP/CNLS-IST).
« Pour pouvoir arriver à l’élimination du VIH d’ici à 2030 selon le plan stratégique national, il faut informer la population qu’on peut vivre longtemps avec le VIH si on est dépisté à temps, si on est bien observant et surtout si on est dans un environnement détendu, c’est-à-dire un environnement favorable », a-t-elle ajouté.
Les différentes communications ont permis aux participants d’avoir plus d’informations sur l’épidémiologie du sida et les populations clés au Togo. Ils ont pu mieux cerner les questions d’identité de genre et d’orientation sexuelle. Relever les types de discrimination et formes de stigmatisation connues, évaluer leurs impacts sur les populations clés, à la lumière des droits humains.
Les acteurs des médias ont été informés des politiques visant à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, afin de favoriser l’accès aux services de santé pour tous, ainsi que le traitement de l’information liée aux populations clés.
« Il faut aborder la problématique du VIH et des populations clés avec beaucoup de tolérance, tout en ayant à l’esprit que les médias constituent un outil très puissant, une arme à double tranchant… », a souligné Mme Tchangai.
« Nous espérons que ces trois jours de partage vont permettre de pouvoir relayer les informations relatives à la discrimination et la stigmatisation, la liberté d’expression, la liberté d’être, permettre aux populations clés de s’exprimer librement et d’avoir accès aux services de santé dont ils ont besoin, a dit Stéphane Tchonda (responsable suivi évaluation du réseau CUPIDON).
Des participants satisfaits
« Je me méfiais un peu des journalistes. Mais après cette formation, ma perception a changé. Cette formation nous a permis d’avoir assez d’informations sur des points sur lesquels nous n’avions pas du tout raison », a expliqué Mêmê, membre d’une association identitaire.
Ahlin Accrobesi (journaliste à Pyramide FM), a dit qu’il fera désormais, plus attention aux mots qu’il utilisera à chaque fois qu’il fera mention de cette communauté.
« J’avais une certaine appréhension sur cette communauté, et après cette formation, je me demande s’il ne faut pas avoir plus d’empathie, plus d’ouverture, plus d’acceptation pour cette couche sociale ? Ne faut-il pas plus d’ouverture pour comprendre ses réalités, ce qu’elle vit au quotidien comme discrimination, comme atteinte aux droits, au respect de la vie privée… J’aurai désormais un regard plus tolérant », a-t-il ajouté.
Rappelons que l’épidémie du VIH est de type généralisé avec une prévalence de 2,5% dans la population générale, selon la dernière enquête démographique et de santé 2014.
Cette même étude révèle des disparités importantes selon le sexe, l’âge, le lieu de résidence ainsi que le niveau d’instruction. FIN
Ambroisine Mêmèdé