Togo : Le SEST dénonce l’affectation de son SG et des « entraves » aux activités syndicales dans les universités publiques

Des enseignants du supérieur, lors de la rencontre

« Quelles visions syndicales pour la construction d’un cadre universitaire performant et épanouissant » : tel est le thème, objet d’une journée de réflexion ayant réuni ce lundi à Lomé, des enseignants du supérieur à l’appel du Syndicat de l’enseignement supérieur du Togo (SEST).

Principal objectif de la rencontre, suivie d’un point de presse : célébrer la fête des travailleurs, mais également réfléchir aux « problèmes qui minent les Universités publiques du pays ».

L’un des points phares débattus lors de la rencontre est l’affectation de M.Hounsi Ayi Djifa, fonctionnaire enseignant-chercheur au grade de maître-assistant à la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé et actuel secrétaire général du SEST.

Ce dernier a été « relevé du corps des enseignants de l’enseignement supérieur et affecté à l’Ecole Normale Supérieure d’Atakpamé », selon un arrêté pris le 20 avril dernier par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Pour les enseignants du supérieur réunis du SEST, cette « décision qui intervient en méconnaissance des qualifications professionnelles de l’intéressé et de surcroît le positionne dans une situation inférieure à celle qu’il occupait du point de vue de ses attributions et rémunérations, apparaît comme une sanction qui n’aurait nulle autre cause que l’exercice normal de ses attributions syndicales ».

Ils dénoncent une « violation flagrante des dispositions constitutionnelles qui déterminent l’exercice de l’activité syndicale comme un droit, et administrativement, ledit acte est empreint d’irrégularités flagrantes dès lors qu’il va à l’encontre des dispositions du statut général de la fonction publique qui préserve les droits acquis des fonctionnaires, et définit leur plan de carrière, de même que les procédures en matière disciplinaire ».

Beaucoup d’indignation

« Cette décision du ministère de l’enseignement supérieur a suscité beaucoup d’indignation au sein de la communauté universitaire. Nous avons souhaité ce matin nous réunir entre nous pour en discuter et plancher sur d’autres problèmes qui minent le secteur », a souligné M.Hounsi.

Cette journée de réflexion a permis aux enseignants du supérieur, de faire des propositions concises, précises et concrètes, afin de permettre au SEST de défendre les droits de la communauté universitaire et de se défendre contre l’injustice dont est victime le syndicat actuellement à travers l’affectation de son secrétaire.

Ils dénoncent pêle-mêle des entraves aux activités syndicales dans les universités publiques du Togo, le refus de mise en œuvre intégrale de l’accord du 06 août 2019 entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur, notamment une retenue de 4 mois de revalorisation salariale, alors même que les fonds ont été versés par le gouvernement aux Universités publiques du Togo et le refus de mise en œuvre des décisions du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé en faveur des agents de la fonction publique, à savoir : le relèvement de la valeur indiciaire de 5 % depuis janvier 2020 et de 10 % depuis septembre 2022.

Décisions arbitraires et actes d’intimidation

Ils dénoncent également des « décisions arbitraires et des actes d’intimidation ». Selon eux, « plusieurs décisions prises par les autorités universitaires compromettent les libertés individuelles et publiques de la corporation ».

« Des menaces incessantes, des intimidations sont proférées à l’endroit des enseignants et une campagne de diffamation et de désinformation, organisée depuis 2020 à l’endroit du corps des enseignants du supérieur tendant à faire passer ces derniers de cupides paresseux. Nous n’exigeons que de bonnes conditions de travail pour exercer notre métier », a précisé M.Hounsi.

Les enseignants dénoncent aussi : le refus du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, de nommer dans leurs grades universitaires trois enseignants chercheurs admis sur la liste d’aptitude du CAMES aux fonctions de Maître de conférences pour le compte de l’année 2022, la coupure de salaire sur deux mois (décembre 2020 et janvier 2021) de sept enseignants-chercheurs de l’Université de Lomé et l’affectation punitive d’un enseignant-chercheur de l’Université de Kara sur l’institut National de Recherche Scientifique.

« La journée d’aujourd’hui a permis de jeter des idées pour que le bureau du syndicat, élargi au conseil syndical, puisse mener une série d’activités et démarches », a ajouté le secrétaire général du SEST. FIN

Junior AUREL