La qualité est ce qui permet aux entreprises de résister à la concurrence et de trouver des débouchés. C’est ce qui a motivé l’atelier organisé vendredi à Lomé par Bureau Norme Audit (BNA) dont la fondatrice Mme Olga Kouassi nous a largement parlé. Quelle est la mission de BNA ? Pourquoi s’inscrire dans une démarche qualité ? Quels sont les avantages ?
Mme Kouassi, vous êtes Expert en qualité, la Fondatrice du cabinet nommé Bureau Norme Audit, un organisme qui certifie la qualité des entreprises dans la sous-région. Pourquoi les entreprises doivent-elles faire de la qualité ?
Toute entreprise qui veut devenir ou rester prospère et qui souhaite accéder à des marchés compétitifs se doit de pouvoir s’organiser en interne et se doit aussi de pouvoir assurer la qualité des produits qu’elle met sur le marché. C’est d’abord la règlementation qui impose de mettre en place des systèmes de certification. Il y a également les exigences du client en termes de qualité de produits et, le consommateur final qui, d’année en année, devient de plus en plus exigeant en termes de qualité.
Depuis quand a été créé BNA et combien de certifications à son actif ?
Bureau Norme Audit est un organisme de certification créé en 2006 (basé en Côte d’Ivoire) et qui réalise des activités de certification dans toute la sous-région ouest-africaine, en Afrique centrale et également en Afrique du Nord. Mais nous avons démarré les activités de certification en 2014.
Aujourd’hui, BNA fournit divers services de certification sur différents standards, dans le domaine des systèmes de management, dans la certification agricole et des services de labellisation. En tant qu’organisme de certification africain, BNA a pour vision de rendre la certification accessible aux entreprises africaines, tout en leur permettant d’accéder aux normes internationales dans une approche prenant en compte les spécificités locales. Depuis sa création, BNA a réalisé des certifications dans les pays suivants : Côte d’Ivoire, Bénin, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, Egypte et Algérie. Plus de 600 certificats délivrés dans divers domaines, depuis sa création.
Que dire de la perception que les entreprises ont aujourd’hui de la certification ?
Dans un premier temps, on se rend compte que les entreprises hésitent parce qu’elles n’ont pas conscience de ce que ça peut leur rapporter. La certification, c’est la capacité que ces entreprises-là ont d’accéder à des marchés plus compétitifs et d’être plus performantes. Dès qu’elles ont conscience de cela et qu’elles sont engagées dans le système de certification et qu’elles en voient le bien-fondé, elles le reprennent chaque année, et elles n’ont plus besoin d’attendre que ce soit un bailleur de fonds qui vienne financer leur certification.
Le processus de certification est donc en pleine évolution dans la sous-région. Comparativement à 10 ou 15 ans, on enregistre beaucoup plus d’entreprises qui vont vers la certification, parce que la sensibilisation est davantage réalisée par les pouvoirs publics et aussi par l’infrastructure de la qualité dans nos différents pays. On constate que le maximum d’entreprises prend conscience de l’importance de la qualité et également de l’importance de la certification. Mais beaucoup reste à faire en termes de sensibilisation.
Et vous êtes à Lomé pour sensibiliser les acteurs locaux…
C’est vrai que d’année en année, le processus évolue, mais on n’a pas encore atteint le niveau suffisant, à l’image des autres pays : d’où la nécessité de continuer cette sensibilisation. C’est ce qui explique notre présence au Togo pour la sensibilisation d’une cinquantaine d’acteurs de chaînes de valeur agricoles (agro-transformateurs, entreprises, exportateurs de produits agricoles, etc.) sur les enjeux et défis de la certification pour les entreprises togolaises, afin de leur faire comprendre ces enjeux-là et ces outils, que la certification peut apporter pour la durabilité de leur entreprise.
Est-ce à dire que toute entreprise qui n’est pas certifiée aux normes est vouée à l’échec ?
Il faut dire qu’en réalité, une entreprise qui ne s’engage pas dans une démarche qualité s’expose de plus en plus à d’importants risques d’échec. Parce que les normes de qualité (commençons déjà par les normes ISO) sont un certain nombre d’exigences qui permettent aux entreprises d’être performantes, compétitives et d’être focus sur un élément important de leur durabilité : comment satisfaire le client ? Comment améliorer ses compétences internes ? Comment se fixer des objectifs, voire comment les atteindre ?. Et ça, c’est le fondement de la performance et de la durabilité d’une entreprise.
Vous avez fait d’autres pays avant le Togo. Quels sont les feedbacks ?
Nous avons eu de très bons échos. Nous venons du Bénin où nous avons réalisé deux activités à Cotonou, sur les mêmes thématiques. Et les entreprises sont contentes d’avoir été sensibilisées, heureuses de savoir qu’elles ont une entreprise locale de certification à leur disposition et qui peut leur proposer des offres de services tenant compte de leurs besoins et leur spécificité.
Vous avez démarré vos activités en 2014. Quel est aujourd’hui le bilan de vos actions ?
Le bilan aujourd’hui est positif. Et c’est pour cela que nous sommes aujourd’hui en train de nous étendre à différents pays. Nous étions au Bénin et nous sommes aujourd’hui pour la première fois au Togo pour un atelier, parce qu’on ressent cette nécessité et ce besoin de certification de nos produits. Et nous sommes tout à fait satisfaits et d’ailleurs, un des indicateurs de cette satisfaction, c’est que nous continuons d’étendre nos offres de certification qui ne s’arrêtent pas et nous offrons plusieurs types de certifications depuis que nous sommes créées.
Votre message aux entreprises, notamment celles qui ne maîtrisent pas encore le bien-fondé de la certification ?
La qualité est la base de la compétitivité des entreprises. Elle permet aux entreprises de résister à la fois, à la concurrence sur les marchés locaux et de trouver des débouchés à l’exportation. Par conséquent, faire de la qualité et la démontrer par une certification selon les exigences des marchés, c’est assurer la compétitivité et la pérennité de l’entreprise.
En tant qu’organisme de certification africain, BNA a pour vision de rendre la certification accessible aux entreprises africaines tout en leur permettant d’accéder aux normes internationales dans une approche prenant en compte les spécificités locales. FIN
Propos recueillis par Ambroisine MEMEDE