Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social) et les partenaires sociaux poursuivent leur périple. Ils ont échangé ce mardi à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé) avec des acteurs économiques des régions Centrale et des Plateaux sur la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole (SMAG).
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale d’informations et d’échanges entreprise par le ministère de la fonction publique, du travail et du dialogue social en collaboration avec les partenaires sociaux notamment les centrales syndicales et le patronat.
Elle intervient après l’étape de Kara, où le ministre et sa délégation ont fait le même exercice avec les opérateurs économiques des Régions des Savanes et de la Kara.
L’objectif est d’éclairer et édifier davantage les employeurs sur les nouvelles dispositions prises par le gouvernement pour offrir et garantir aux employés du secteur privé de bonnes conditions de travail et de vie. Il s’agit de rendre compréhensible le SMIG et le SMAG afin de faciliter la mise en œuvre de cette mesure à tous les niveaux d’activités.
A Atakpamé, les échanges et débats ont touché tous les secteurs d’activités entre autres des structures et établissements privés de l’éducation confessionnelle, les industries de transformation, les sociétés de gardiennage et de sécurité des opérateurs économiques, les entreprises agricoles et autres.
Les discussions interactives ont essentiellement porté sur les contraintes liées à l’application de cette nouvelle mesure, la gestion des revendications dans les entreprises et le délai de l’application.
Des sujets portant sur la déclaration du personnel à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à l’assurance maladie ont été aussi abordés.
Dissiper les malentendues et les mauvaises interprétations
Le ministre Gilbert Bawara a fait comprendre qu’à travers cette rencontre, il est question de mieux expliquer le contenu et le sens de cette nouvelle mesure afin de dissiper les malentendus et les mauvaises interprétations.
Pour lui, le gouvernement entend à travers cette revalorisation soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur privé pour faire face à la cherté de la vie liée aux impacts de la pandémie du coronavirus et la crise russo-ukrainienne.
Le SMIG, a-t-il poursuivi, s’accorde et s’applique au code de travail et constitue une disposition obligatoire que les employeurs doivent respecter scrupuleusement.
« La revalorisation ne doit pas occasionner la compression du personnel ni entraîner une diminution des activités des entreprises », a-t-il souligné.
Le dialogue et la concertation doivent prévaloir dans les entreprises et pour avoir des travailleurs productifs il faut bien les rémunérer, a martelé M.Bawara. Il a exhorté les employeurs à faire preuve de bon sens et de responsabilité.
Le président du Conseil National du Patronat, Laurent Tamégnon a de son côté, expliqué et retracé les démarches entreprises pour l’adoption de cette mesure au profit des travailleurs du secteur privé et indiqué qu’à travers cette tournée, il est question de recueillir et d’avoir une vue d’ensemble des préoccupations et difficultés des employeurs face à cette mesure en termes de mise en application, afin de trouver une solution idoine pour l’application du montant fixé par le gouvernement et les parties prenantes.
Rappelons que selon un arrêté du ministre publié lundi et daté du 31 décembre 2022, « le SMIG et le SMAG sont fixés à 302,89 F.CFA/heure soit 52.500 F.CFA par mois sur toute l’étendue du territoire national et pour toutes les branches d’activité économique à compter du ter janvier 2023 ».
Cette décision fait suite à la proposition faite le 31 décembre dernier au gouvernement par les responsables des sept Centrales syndicales, le Conseil National du Patronat (CNP), l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Togo (CCIT).
Au Togo, le SMIG était fixé à 35.000 F.CFA depuis 2011. Ces derniers ont « convenu », après les rencontres et concertations tenues les 24 et 30 décembre 2022, de « proposer au gouvernement d’acter le relèvement du SMIG, afin de le porter de 35.000 F.CFA actuellement à 52.500 F.CFA à compter du 1er janvier 2023 ». FIN
D’Atakpamé, Yorou Issifou