Par Natasha Koli-Muhire
NAIROBI, Kenya, Le 10 Novembre 2022 -/African Media Agency(AMA)/- Universellement, chacun a droit à un niveau de vie suffisant, ce qui inclut le logement. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels oblige les États à assurer progressivement la pleine réalisation du droit à un logement adéquat.
Selon la fiche d’information du HCDH/ONU-Habitat sur le droit à un logement adéquat. Les États ont des contraintes de ressources et cela peut prendre du temps pour garantir le droit à un logement adéquat à tous.
De nombreux pays ont une constitution qui reconnaît le droit à un logement accessible et adéquat et à des normes raisonnables d’assainissement dans leur déclaration des droits. Ce droit à un logement adéquat est d’autant plus critique dans le contexte des catastrophes.
L’Afrique a connu une augmentation significative des catastrophes naturelles depuis les années 1970, l’Afrique sub-saharienne ayant été témoin de plus de 1000 catastrophes au cours des 40 dernières années. Les statistiques montrent en outre qu’environ 26 millions de personnes sont acculées à la pauvreté par les catastrophes naturelles chaque année.
Ces catastrophes sur le continent africain, qu’elles soient dues à des causes naturelles ou humaines, ont eu un impact sur la stabilité et le bien-être des citoyens touchés en raison du déplacement d’individus et de familles, des pertes massives de biens, de richesses et de moyens de subsistance.
Les inondations que connaît actuellement le Nigeria en sont un bon exemple. Selon les médias, il s’agit de la pire inondation de l’histoire du pays, qui a fait plus de 500 victimes, détruit plus de 200 000 maisons et en a immergé beaucoup d’autres.
Selon la publication de UN Habitat/AXA 2019 intitulée «Supporting Safer Housing Reconstruction After Disasters : Planning and Implementing Technical Assistance at Large », certaines des raisons avancées pour expliquer les dommages massifs causés aux logements lors d’une catastrophe sont les déficiences dans la conception et la construction des bâtiments, la faible sensibilisation aux normes et la mauvaise qualité des matériaux et de l’exécution.
l existe un risque de reproduire ces erreurs lors de la (re)construction après la catastrophe, d’où la nécessité d’introduire des améliorations portant sur des questions telles que la résistance aux dangers, la durabilité, l’eau et les mesures d’assainissement, ou la performance environnementale, dans le but de reconstruire mieux ou de manière plus sûre.
Le cadre institutionnel pour la fourniture d’abris d’urgence et l’installation post-catastrophe des personnes déplacées est inadéquat dans de nombreux pays africains et l’on compte beaucoup sur les agences internationales et les autres parties prenantes pour aider à la réponse aux abris d’urgence, qui elles-mêmes sont incapables de répondre efficacement en raison du manque de ressources suffisantes, entre autres facteurs.
Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 confère aux gouvernements la responsabilité première de réduire les risques de catastrophe, responsabilité partagée avec les parties prenantes concernées, en particulier les parties prenantes non étatiques qui sont considérées comme jouant un rôle important de facilitateur en apportant un soutien aux États, conformément aux politiques, lois et réglementations nationales, et leur engagement, leur bonne volonté, leurs connaissances, leur expérience et leurs ressources sont nécessaires.
Afin d’aligner sa politique nationale du logement de 2004 sur la Constitution de 2010, le Kenya a adopté la politique nationale du logement pour le Kenya (document de session n° 3) d’avril 2016 qui constitue la base du renforcement du cadre administratif et législatif pour répondre aux besoins et aux demandes de logement de ses citoyens, y compris les logements d’urgence.
La politique reconnaît que le logement d’urgence est un sujet de préoccupation et admet qu’il est généralement nécessaire de renforcer et d’améliorer les interventions dans ce domaine. Elle reconnaît également qu’actuellement « il n’y a pas d’arrangement institutionnel efficace pour traiter les questions de logement d’urgence » et que le gouvernement doit donc établir des mécanismes pour une planification proactive du logement d’urgence.
L’incapacité à garantir le logement pendant et après les situations d’urgence est inquiétante, étant donné que le logement est un besoin physiologique ou universel de l’homme.
Ce défi n’est pas unique au Kenya. Compte tenu de l’énorme mise de fonds nécessaire pour financer la reconstruction des logements, les parties prenantes, et surtout les institutions financières, doivent jouer un rôle actif dans le financement de la reconstruction post-catastrophe, qui ne peut être laissé aux seuls gouvernements et agences humanitaires.
Natasha Koli-Muhire est la Secrétaire de Société adjoint de Shelter-Afrique.
Distribué par African Media Agency pour Shelter-Afrique.
Notes aux rédacteurs :
À propos de Shelter-Afrique
Shelter-Afrique est une institution panafricaine de financement et de développement du logement, créée par les gouvernements africains pour répondre au besoin d’un système durable de fourniture de logements et de projets d’infrastructure connexes en Afrique. Ses actionnaires comprennent 44 pays africains, la Banque Africaine de Développement, la Société Africaine de Réassurance et le Fonds de Solidarité Africain (FSA).
Le mandat de l’organisation est de fournir un financement par le biais de la dette, du quasi-fonds propres et des fonds propres aux institutions publiques et privées pour des projets de logement et d’infrastructure urbaine dans ses pays membres. Shelter-Afrique établit des partenariats stratégiques et offre une série de produits et de services connexes pour soutenir la fourniture efficace de logements abordables et de biens immobiliers commerciaux. Il s’agit notamment du financement de projets, des prêts institutionnels, des prises de participation et des coentreprises, du financement du commerce et du logement social. L’organisation offre également des conseils pratiques et une assistance technique à un large éventail de parties prenantes du secteur.
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Source : African Media Agency (AMA)