Le Togo, à l’instar de plusieurs pays de la sous-région, fait face à des attaques terroristes. Depuis novembre 2021, le pays a déjà enregistré cinq attaques dont deux meurtrières dans la région des Savanes (extrême-nord du pays).
L’État d’urgence sécuritaire décrété le 13 juin dans la zone, a été prorogé pour six mois.
Le gouvernement, les responsables des forces de défense et de sécurité, ainsi que la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) ont attiré à plusieurs reprises, l’attention des médias sur le traitement des informations liées au phénomène et surtout la publication de certaines images choquantes.
Le 20 juillet dernier, la HAAC avait publié un communiqué, invitant les professionnels des médias à faire preuve de plus de professionnalisme et de rigueur dans le traitement des informations sécuritaires.
« Depuis les dernières attaques les risques de multiplication de fake news, de déformations des faits, de publications de certaines images ou témoignages, de manipulations de l’information pourraient conduire à une restriction du droit à l’information si les médias ne prennent pas les mesures adéquates pour vérifier les informations en recourant aux sources sûres et en évitant le scoop ou la précipitation », a souligné lundi Pitalounani Télou (président de la HAAC), à l’ouverture d’une rencontre de sensibilisation des journalistes.
Une centaine de professionnels des médias de la région maritime et du Grand Lomé prennent part à cette rencontre de deux jours dans un hôtel de la capitale.
« Si des précautions ne sont pas prises, les médias risquent de contribuer à créer la terreur au sein des populations, à démobiliser les forces de défense et de sécurité et/ou à entraver ou les détourner de leur mission. Non seulement ils pourraient être la source d’un divorce et d’une rupture de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations, mais encore la sécurité de ces agents pourrait en pâtir », a-t-il averti.
« C’est pour répondre à ces préoccupations, qui constituent des défis importants pour les médias en cette période, que la HAAC a décidé d’organiser, sur l’ensemble du territoire, des séminaires d’information et de sensibilisation des acteurs des médias sur les comportements à adopter et le traitement professionnel des informations. Le résultat attendu à l’issue de ces séminaires est que les médias soient de véritables alliés de la lutte contre le terrorisme et non des complices des groupes terroristes », a précisé le président de la HAAC.
Outre des journalistes de la capitale, ceux de l’intérieur du pays sont également outillés. Cette rencontre débouchera sur la rédaction d’une charte des médias pour la lutte contre le terrorisme au Togo.
Notons que des rencontres de sensibilisation à l’endroit des journalistes se sont multipliées ces derniers mois dans le pays.
Le 9 août, une trentaine de journalistes ont été outillés à Kovié (environ 25 km au nord-est de Lomé) sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, initiative des Journalistes africains pour la citoyenneté (IJAC) et ses partenaires.
Cette rencontre d’une journée avait permis aux professionnels des médias, de cerner l’importance d’une collaboration entre médias et forces de défense et de sécurité pour une lutte efficace contre le terrorisme.
Le 12 août, ce fut le tour de l’Association des Journalistes pour la Promotion des Droits de l’Homme (AJPDH) de sensibiliser une vingtaine de journalistes sur la même thématique à Lomé. FIN
Junior AUREL