Lutte contre le terrorisme/Insécurité aux frontières : Le Togo veille au grain

Le Togo ne baisse pas la garde face à la menace terroriste grandissante au large des frontières avec le Burkina Faso. Le pays connaît depuis quelques mois, des attaques sur la ligne frontalière Togo-Burkina Faso.

Au total huit soldats togolais ont été tués et 13 autres blessés dans une attaque terroriste dans la nuit du 10 au 11 mai dans le nord du pays. Une quinzaine d’assaillants ont été tués. C’est la première attaque meurtrière enregistrée par le pays.

Par ailleurs, deux attaques terroristes ont été également repoussées en novembre 2021 et dans la nuit du 15 au 16 juin dernier.

Le gouvernement a décrété depuis le 13 juin, l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes (extrême nord du pays) pour une période de 3 mois renouvelable.

Deux postes de sécurité

Outre les mesures de sécurité déployées dans toute la zone nord du pays ces dernières années, le ministre de la sécurité et de la protection civile le général Damehame Yark a procédé la semaine dernière, à l’inauguration du poste frontière inter-État de Kémérida dans la préfecture de la Binah (nord), une infrastructure financée à plus de 280 millions de F.CFA par l’Allemagne.

Elle contribuera à simplifier le travail des forces de sécurité opérant à la frontière et leur permettra ainsi de surveiller efficacement les flux migratoires.

La cérémonie d’inauguration a été couplée de la remise des équipements de patrouille frontalière (motos, torches, miroirs de contrôle de véhicules, détecteurs de métaux, radios VHF, loupes de contrôle documentaires, imperméables) pour faciliter la gestion des mobilités au poste frontalier.

Toujours dans la même semaine, le Général a procédé à la pose de la première pierre pour la construction du poste frontalier de Pogno (Nord) (extrême nord//commune de Kpendjal-Ouest 2) et au lancement des travaux de construction du poste frontalier de Pogno, séparant le Togo et le Burkina Faso.

Cette infrastructure, dont les travaux dureront 6 mois à compter du début d’exécution, intégrera des fonctionnalités et équipements modernes de gestion des flux migratoires tels que le système d’information et d’analyse des données sur la migration (MIDAS).

L’ensemble de l’infrastructure sera bâti sur une superficie de 6.946 m2, le bâtiment lui-même va occuper 352 m2 et le parking 533 m2.

La réalisation de ces infrastructures s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement des frontières Nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo ».

Selon le ministre de la sécurité, Pogno est situé à quelques mètres ou kilomètres du Burkina Faso et la situation de l’autre côté n’est pas enviable.

« Ce poste qui vient avec toutes les infrastructures qui vont être incorporées, va améliorer non seulement le traitement des dossiers des passagers, mais aussi la sécurité de nos populations dans la localité. Le poste non seulement va contrôler les entrées et sorties, mais également contribuer à renforcer l’opération Koundjouaré dont un poste n’est pas très loin d’ici. Ce dispositif que le gouvernement a implanté depuis 2018 pour mettre notre pays à l’abri de ce comportement inhumain de ces djihadistes », a souligné le général Yark. FIN

Ambroisine MEMEDE