« L’État a besoin d’agir vite et efficacement » face à la menace terroriste dans le nord du Togo, a précisé Akodah Ayewouadan (ministre de la communication et porte-parole du gouvernement), justifiant le projet de décret adopté ce lundi en conseil des ministres, instaurant « l’état d’urgence sécuritaire » dans la région des Savanes (Nord).
« Pour l’état d’urgence sécuritaire qui vient d’être pris par le gouvernement, le cheminement reste le même comme l’état d’urgence sanitaire. Si l’on recourt à l’article 94 de la Constitution, l’état de siège ou l’état d’urgence peut être décrété par le président de la République en Conseil des ministres et pendant trois mois. Si l’on souhaite le proroger, l’on recourt à une autorisation de l’Assemblée nationale », a expliqué le ministre.
L’état d’urgence sécuritaire, a-t-il poursuivi, « vise à donner les moyens à l’administration publique et aux forces de défense et de sécurité d’aller plus vite dans leurs actions. C’est une mesure d’exception et elle intervient pour une situation particulière ».
« La région des Savanes est la cible d’attaques terroristes et l’État a besoin d’agir et d’agir vite et efficacement », a-t-il martelé.
« Pour la population, il y a une campagne de sensibilisation très importante qui leur permettra de comprendre le bien-fondé de la mesure et ensuite, de continuer à collaborer de façon efficace non seulement avec les services publics, mais aussi avec les forces de défense et de sécurité pour l’attente de nos objectifs, c’est-à-dire la sécurisation de la zone », a précisé M. Ayewouadan.
Selon une source autorisée, cette décision qui couvre la région des Savanes « devrait être mise en œuvre dans un esprit de franche collaboration et de bonne entente avec les populations mais permettra également d’agir de manière plus efficace encore dans la région ».
« L’état d’urgence ne doit pas être interprété comme une sorte de signe d’aggravation, mais comme une action de renforcement de la protection de notre pays et le Chef de l’État a toujours agit dans cet esprit. C’est le lieu de saluer sa vision », a ajouté cette source, rappelant que l’état d’urgence « est en parfaite cohérence avec le plan d’urgence en cours dans la région et qui vise à renforcer la résilience des populations sur tous les plans ».
En rappel, huit soldats togolais ont été tués et 13 autres blessés dans une attaque terroriste perpétrée dans la nuit du du 10 au 11 mai. C’est la première attaque terroriste meurtrière enregistrée par le Togo. Elle a été revendiquée par l’organisation islamiste JNIM (Groupe de soutien de l’islam et des musulmans), liée à Al Qaïda.
Les soldats togolais avaient déjà repoussé une attaque dans la nuit du 10 au 11 novembre 2021 dans le nord du pays. FIN
Junior AUREL