Les 146 enseignants exclus du corps, seront « rapidement remplacés » pour éviter le « vide », a rassuré mardi Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique), à l’issue de la rencontre entre le gouvernement et les acteurs du secteur de l’éducation.
137 ont été exclus le 30 mars dernier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement. Ce mardi, 9 autres ont suivi, selon un arrêté signé par le ministre de la fonction publique. Ils demeurent des agents de l’État, car il s’agit d’une mesure administrative disciplinaire.
La rencontre de ce mardi fait suite aux mouvements de grève lancés ces derniers jours par le Syndicat des Enseignants du Togo (SET).
Ces grèves sont jugées « illégales » par le gouvernement, qui a plusieurs fois affirmé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo.
« Nous sommes en train de travailler avec les directeurs régionaux de l’éducation, les inspecteurs, les chefs d’établissements partout sur le territoire national où des enseignants ont été exclus – en raison des agissements et des actes qu’ils ont posés – pour pourvoir leur remplacement rapide et faire en sorte qu’il n’y ait pas de vide et que les cours et les activités scolaires et pédagogiques puissent se poursuivre convenablement », a précisé Gilbert Bawara.
« Nous avons poursuivi les échanges avec les fédérations des syndicats des enseignants, avec la participations des centrales syndicales d’une part pour échanger avec eux sur la situation actuelle, sur les mesures que le gouvernement a été amené à prendre à l’encontre d’un certain nombre d’enseignants, et surtout pour recueillir avis et suggestions sur les modalités concrètes et paiement de paiement des allocations annuelles au titre de la gratification exceptionnelle contenue dans le mémorandum d’entente signé le 10 mars dernier », a-t-il précisé.
— Des « clarifications » —-
« Cela a été aussi l’occasion d’apporter un certain nombre de clarifications. La première clarification, c’est d’informer ceux qui aujourd’hui, sont dans un regroupement, d’un syndicat dont l’existence légale et la représentativité ne sont pas établies, n’ont jamais cherché auprès du gouvernement à apporter une contribution quelconque même si nous estimons qu’ils n’existent pas légalement. Ils auraient pu en tant qu’enseignants, en tant que citoyen, chercher à apporter leurs contribution. La deuxième clarification que nous avons cherché à apporter est que le mémorandum d’entente n’a jamais dit que les efforts ne seront pas maintenus et poursuivis, en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Ce point est inscrit explicitement dans le mémorandum d’entente, en ce qui concerne la poursuite et l’intensification des efforts en vue de l’amélioration de la condition enseignante », a poursuivi le ministre.
« Il y a des défis, des préoccupations importants qui ont été soulignés dans le travail fait par le comité de suivi et d’évaluation, qui sont repris dans le mémorandum d’entente : construction de salles de classes, recrutement notamment l’intégration d’un certain nombre d’enseignants volontaires par le biais de concours de recrutement, formation des enseignants, leur recyclage et leur perfectionnement, réforme du système éducatif… », a souligné M.Bawara.
Les enseignants réunis au sein du SET ont déclenché ces derniers jours, un bras de fer avec le gouvernement, appelant à une série de grèves, qui entraînent une situation tendue sur le terrain. Certains élèves du public prennent d’assaut les rues pour manifester leur mécontentement. D’autres n’hésitent pas à déloger leurs camarades du privé.
Le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame a mis en garde lundi, des élèves qui poseraient des actes de violences : « Les élèves récalcitrants dans cette affaire doivent faire attention. L’auteur d’une violence est passible devant le juge. La violence volontaire est incriminée par le code pénal par 12 ou 24 mois de prison ».
Les enseignants-grévistes exigent notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F.CFA au moins) pour tout enseignant sans distinction en référence à la réforme de l’enseignement de 1975 et une prime annuelle d’éloignement (minimum 300 F.CFA/kilomètre).
Ils réclament également une allocation de mutation (100.000 F minimum pour les interrégionales et 60.000 F pour les intra-régionales).
« Le gouvernement ne discutera pas, le couteau sous la gorge », a martelé ce mardi sur une radio privée, Akodah Ayéwouadan (ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement), fustigeant l’attitude des responsables du Syndicat des Enseignants du Togo (SET).
« Le groupe d’enseignants lancent un mot d’ordre de grève, perturbent les cours, jettent nos enfants dans les rues et demandent ensuite de discuter. Le gouvernement ne discutera pas, le couteau sous la gorge. C’est un préalable. Le SET ne peut pas menacer le gouvernement et lui demander ensuite de venir à la table de négociation », avait ajouté le ministre .
Notons que cette brouille dans le secteur de l’éducation intervient au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.
Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN
Edem Etonam EKUE