Le général Yark Damehame, ministre de la sécurité est très en colère contre l’attitude des élèves qui descendent dans les rues ces derniers jours suite à la grève des enseignants, mettant en garde ceux qui poseraient des actes de violences.
Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET), a déclenché ce lundi, une nouvelle grève de quatre jours, après 72 heures observées la semaine dernière.
Certains élèves du public prennent d’assaut les rues pour manifester leur mécontentement. D’autres n’hésitent pas à déloger leurs camarades du privé.
« Il y a un problème entre l’enseignant et l’Etat, ce n’est pas le problème de l’élève. L’élève, son problème, c’est de venir trouver un professeur qui va lui dispenser les cours (…) Les élèves récalcitrants dans cette affaire doivent faire attention. L’auteur d’une violence est passible devant le juge. La violence volontaire est incriminée par le code pénal par 12 ou 24 mois de prison », a averti le général Yark dans une interview accordée à une radio privée dans le nord du pays.
Ce dernier a indiqué avoir donné des instructions aux gendarmes, de faire usage de gaz lacrymogènes, si les élèves sont « violents ».
« C’est moi qui suis à la charge de la sécurité. J’ai dit aux policiers et aux gendarmes s’ils ne sont pas violents, de les observer. Mais s’ils sont violents, il faut utiliser les moyens : les gaz lacrymogènes pour les enfumer. On ne peut pas accepter ça», a martelé le général Yark.
« Tout ce que vous trouvez sur votre passage, vous détruisez et demain, il faut reconstruire. Je demande aux parents de prendre leurs responsabilités, et aussi aux élèves de prendre les leurs. Je demande aussi aux enseignants de prendre leurs responsabilités », a-t-il ajouté.
Notons que les grèves déclenchées par le SET sont jugées « illégales » par le gouvernement, qui a plusieurs fois affirmé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo.
Le 30 mars, 137 enseignants ont été « exclus » de la fonction publique enseignante pour « agissements et comportements répétitifs incompatibles avec les aptitudes et exigences attachées au métier d’enseignant » et « mis à la disposition du ministère chargé de la fonction publique ».
Ces enseignants n’ont été aucunement rayés de la fonction publique, mais seront plutôt redéployés dans l’administration générale.
En rappel, ces appels à la grève interviennent au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.
Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN
Junior AUREL