Gilbert Moèvi, le Togolais et emblématique arrière droit des Girondins de Bordeaux des années 50 à 60 a tiré sa révérence le 26 févier dernier dans sa 88e année.
Celui qui a été surnommé «l’araignée noire», a marqué de son empreinte l’histoire du club bordelais pendant et après sa carrière de joueur. Le journaliste indépendant Laurent Brun, fin connaisseur du club, a dans un entretien, livré un témoignage élogieux sur Gilbert Moèvi.
« Il aurait tout donné pour le club comme ses coéquipiers ». C’est en ces termes que le journaliste Laurent Brun résume le parcours sportif du Togolais Gilbert Moèvi aux Girondins de Bordeaux. En effet, débarqué de son pays natal en 1957, Gilbert Moèvi porta pendant 10 saisons le maillot du club bordelais. Défenseur intraitable sur le terrain, il jouait jusque-là dans la glorieuse équipe « Essor de Lomé ».
Gilbert Moèvi, est décrit par Laurent Brun comme un «garçon attachant, d’une grande gentillesse, toujours souriant et surtout d’une grande disponibilité».
« De par sa bienveillance, sa bonne humeur et sa disponibilité, pour moi, c’est une personne emblématique des Girondins de Bordeaux », a-t-il précisé.
« On ne connaissait pas plus affable que lui dans la vie. Il l’est resté », témoigne Sud-Ouest, un journal de Bordeaux. Gilbert Moèvi faisait partie de ceux de qui est née la défense de fer des Girondins de Bordeaux.
Ils allaient au feu tout le temps et avaient toujours envie de gagner. On les appelait « les guerriers » de Salvador Artigas, son entraîneur espagnol qui a également marqué le club dont il était l’un des « soldats ».
Il a effectivement commencé à jouer en juillet 1957 à Bordeaux sur les recommandations de René Fleurian un ancien du club qui s’occupait à l’époque de la sélection togolaise. Sur sa carrière de joueur contée au journaliste Laurent Brun par son père, Gilbert Moèvi fut un titulaire indiscutable.
« Véritable force de la nature, il n’hésitait pas à prendre son couloir pour tenter des incursions très déterminées dans le camp adverse ». Il faisait partie de ces joueurs redoutés et crains.
« C’était un athlète complet, avec de bonne dispositions physiques. Un très bon arrière, rugueux mais correct, très difficile à passer en un contre un », précise Laurent Brun.
Un joueur emblématique et fidèle à Bordeaux
Gilbert Moèvi aurait tout donné pour le club. Il incarnait à lui tout seul, fidélité, humilité, travail et fibre du club. Bref, un homme qui avait l’institution des Girondins dans la peau.
Après la fin de sa carrière, il était toujours très proche du club. Près de 40 ans après sa carrière, l’on sentait à quel point il était attaché à ce blason et ce maillot.
Pour exemple, après Le Mans où il a fini sa carrière de joueur, Gilbert est revenu à Mérignac au poste d’animateur au service des sports de la ville. Il s’occupait plus particulièrement des jeunes. Plus tard il est devenu entraineur de Maccabi Sport de Bordeaux. Il a à son actif deux jubilés, l’un en mai 1975 et l’autre en 1994.
« Le football ne se joue pas au mérite, mais il aurait été en droit d’avoir un meilleur palmarès avec Bordeaux », se désole le journaliste Laurent Brun.
Avec Gilbert Moèvi, Chorda Calleja, Bordeaux était une des meilleures équipes de France à l’époque. Malheureusement, elle a souvent terminé en 2e position. Gilbert a été vice-champion de France à deux reprises en 1965 et 1966 mais également finaliste de la coupe de France face à l’Olympique Lyonnais en 1964.
Il a connu la deuxième division avec les Girondins avant de monter, mais a successivement affronté le grand Stade de Reims, le grand Nice, Nantes et Sainte Etienne. Gilbert Moèvi a quitté le club en 1967 et a rejoint Le Mans.
En définitive, le Togolais aura marqué assurément l’histoire du Club des Girondins de Bordeaux et celle de la ville elle-même. Les obsèques du regretté Gilbert Moèvi se dérouleront les 18 et 19 mars prochains à Bordeaux.
A Lomé, une messe-veillée est organisée à la chapelle de Brother Home, le lundi 14 mars 2022 à partir de 16 h. Union de prières pour le repos de l’âme du capitaine Gilbert Moèvi.
Source : Togo Presse