Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé a fait certaines annonces jeudi soir, à l’occasion de son message de vœux du nouvel An : l’avance d’un mois de salaire (remboursable par tranches mensuelles jusqu’en décembre 2022) aux fonctionnaires des secteurs public et parapublic et aux retraités, le paiement attendu des indemnités équivalant à trois mois de salaires sera effectué dès ce mois de janvier, pour les départs à la retraite à partir de 2020.
Le président de la République a également annoncé des mesures exceptionnelles aux fonctionnaires civiles et militaires admis à la retraite entre 2011 et le 31 décembre 2019. L’une des mesures diversement appréciées dans l’opinion publique, est celle relative à l’avance d’un mois de salaire.
Sur radio Nana Fm ce lundi, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social) est largement revenu sur le sujet et a surtout mis l’accent sur l’engagement des opérateurs économiques du secteur privé de consentir le même effort.
Selon le ministre, l’avance d’un mois de salaire, est une « mesure de justice sociale, une mesure qui correspond au contexte et aux circonstances actuelles notamment la hausse des prix des produits de première nécessité ». Situation liée aux différentes mesures prises dans la gestion de la pandémie.
Persistance du défi sanitaire
« Les défis sanitaires persistent avec la pandémie au coronavirus. On a constaté une flambée des prix des produits à grande consommation non seulement sur le marché togolais, mais également dans la plupart des pays du continent et même ailleurs. Mais il y a également le défi sécuritaire. Face à tous ces défis, le président Faure Gnassingbé s’est présenté en garant et en protecteur des Togolais, très déterminé à assurer la paix et la sécurité sur le territoire : protecteur sur le plan social, avec des mesures dans le secteur de la santé, dans le secteur de l’éducation, dans le secteur de l’eau et de l’électricité. Confiance et optimisme en termes de perspectives économiques et sociales, la poursuite et l’accélération de la transformation de notre économie, de l’industrialisation de notre économie, garant et protecteur des libertés et de l’État de droit », a souligné M.Bawara.
L’avance d’un mois de salaire, a-t-il souligné, est un « mesure contextuelle circonstancielle », face au défi lié à la hausse vertigineuse des prix des produits à grande consommation, avec une inflation galopante au Togo, en Afrique et partout dans le monde.
« Une avance d’un mois de salaire sans frais, c’est quand même un geste important », a-t-il relevé, car « un mois de prêt dans un établissement bancaire ou financier, est assorti d’intérêts ».
« Pour les agents de l’État, cette avance sera effectuée sans chercher à recueillir l’assentiment ou l’avis des travailleurs », a précisé le ministre.
Les opérateurs économiques également dans la ‘danse’
Le gouvernement a également consulté les opérateurs économiques du secteur privé et ces derniers se sont engagés à accorder un mois de salaire à leurs employés.
« Avant de prendre les mesures, le chef de l’État a veillé à ce que le secteur privé soit consulté. Il a recueilli leurs avis, observations et propositions. Ainsi, les responsables du Conseil national du patronat, de l’Association des grandes entreprises du Togo (Aget), de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo et de l’Association des femmes cheffes d’entreprises du Togo, ont été reçus par le gouvernement. Ils se sont également engagés à consentir en faveur des travailleurs du secteur privé, la même avance sur salaire », a expliqué M.Bawara.
Et pour rendre cette mesure faisable dans le secteur privé, a-t-il poursuivi, le ministre de l’économie a déjà commencé à discuter avec les banques pour qu’elles puissent accompagner et soutenir les entreprises et les employeurs pour éviter les risques des problèmes de trésorerie. Donc, nous sommes très confiants à la fois sur l’engagement et la volonté des entreprises et en même temps, le sens de responsabilité des banques pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de problème de trésorerie ».
Mais dans le secteur privé, l’employé peut renoncer à cette avance d’un mois de salaire, s’il estime que cela peut aggraver sa situation financière.
Mais pourquoi une avance de salaire au lieu d’augmentation de salaire ?
Le ministre est revenu sur les actions menées par le gouvernement ces dernières années dans ce sens : « Nous avons connu ces dernières années, beaucoup d’augmentation de salaire ».
« La dernière augmentation de salaire généralisée date de janvier 2020. A l’occasion de son discours à la nation le 26 avr 2019, le chef de l’État avait décidé du relèvement de la valeur indiciaire, qui s’était traduit par une augmentation des salaires des fonctionnaires et agents publics, et une revalorisation des pensions de retraite des bénéficiaires de la Caisse de retraite du Togo. Au-delà de cette revalorisation des salaires, un certain nombre de gestes ont été parfois consentis en faveur de certaines catégories d’agents publics. Le chef de l’État a loué l’engagement, l’abnégation et la mobilisation du personnel de santé, qui est aux avant-postes dans la stratégie de prévention, de lutte et de la riposte contre la pandémie au coronavirus. Au cours de l’année 2021, un geste significatif a été consenti en faveur (individuellement) de tous les agents de santé », a étalé le ministre. FIN
Edem Etonam EKUE