Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé, séjourne à Glasgow (Écosse) où il prend part à la 26e Conférences des parties sur le changement climatique (COP26), afin de présenter les « propositions concrètes » du Togo.
Les différents États doivent réfléchir, jusqu’au 12 novembre, une grande occasion pour « éviter un réchauffement catastrophique de la planète », à en croire les scientifiques.
La COP26 intervient six ans après la COP21 et l’Accord de Paris. Les enjeux sont confrontés à des réalités complexes dès lors qu’il faut passer des intentions à l’action.
Selon l’accord de Paris, signé en 2015 et qui affiche l’ambition de contenir le réchauffement climatique nettement sous la barre des +2°C et si possible +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, les pays signataires doivent déposer tous les 5 ans une NDC (Nouvelle contribution climatique) révisée à la hausse.
Cet événement planétaire a pour objectif principal de convaincre le monde entier de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et ralentir le réchauffement climatique.
« Engagé pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Togo a récemment révisé à la hausse ses contributions déterminées au niveau national, et entend en appeler à un sursaut collectif, pour une action immédiate », a souligné le président Faure Gnassingbé sur son compte Twitter.
Des « propositions concrètes«
En prenant part à la conférence climat COP26, « le Togo entend formuler des propositions concrètes conformément aux initiatives prises ces dernières années et prendra de nouveaux engagements pour la réduction drastique des émissions dans les secteurs de l’énergie, du transport, des procédés industriels et utilisation des produits (PIUP), de l’agriculture, de la foresterie et autres affectations des terres (AFAT) et de la gestion des déchets », a confié à l’Agence Savoir News, une source officielle.
« Le Togo prendra des mesures d’atténuation des gaz à effet de serre qui seront le fruit de la mise en œuvre effective des plans, stratégies, programmes et autres documents de planification notamment la feuille de route gouvernementale 2020-2025.Ces nouveaux engagements représentent une progression par rapport aux CDN initiales et correspondent au niveau d’ambition le plus élevé possible, compte tenu des circonstances nationales conformément au paragraphe 3 de l’article 4 de l’Accord de Paris », ajoute cette source.
De façon globale, la contribution du Togo s’élève à 50,57%, soit 15 378,55 Gg CO2-eq à l’horizon 2030.
Ainsi, d’ici à 2030, le pays vise à atteindre 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. Le Togo a dès lors mis en place un cadre institutionnel pour le développement des énergies renouvelables et l’encadrement des projets, notamment l’institutionnalisation de la gestion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au niveau national par la création de l’Agence togolaise d’électrification rurale et des énergies renouvelables (AT2ER).
Porter à 100% le taux de l’électrification en 2030
Le Togo envisage à travers cette politique, porter à 100% le taux de l’électrification en 2030, déployer plus de 300 mini-grids d’ici à 2030, soit environ une capacité installée de 9 MW, électrifier 555.000 ménages par kits Solaires d’ici à 2030 soit jusqu’à 85 MW de capacité de génération solaire installée en 2030 et étendre et densifier le réseau pour atteindre environ 670.000 connexions d’ici à 2030, soit environ 108 MW de capacité additionnelle.
Plusieurs autres sous-secteurs sont également dans le viseur du gouvernement togolais : transport, agriculture, foresterie, les déchets, les procédés industriels et utilisations de produits et le sous-secteur résidentiel.
Concernant par exemple le transport – qui contribue à hauteur de 7% au Produit intérieur brut (PIB) dont 5% proviennent du transport routier et 2% restant – le Togo entend porter à 3% la part des véhicules électriques dans l’acquisition des véhicules neuf d’ici à 2025 et étendre le réseau routier rural par la construction de 4.000 km de voies rurales ciblant les zones agricoles à fort potentiel d’exportation afin de connecter les agriculteurs au marché.
Dans le secteur agricole, le gouvernement prendra des mesures pour gérer au mieux la situation à travers plusieurs mécanismes qui seront mis en place.
S’agissant du sous-secteur foresterie, le Togo s’est engagé dans le cadre de sa feuille de route gouvernementale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 11,14 % à l’horizon 2030 de façon inconditionnelle et de 20 % s’il bénéficie d’appuis supplémentaires.
Par ailleurs, la COP26 sera l’occasion pour le Togo de renouveler son engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Pour mener des actions d’envergure, conformément aux besoins exprimés (CDN), le pays entend mobiliser davantage de ressources internes et compte aussi sur le financement des partenaires à l’issue des engagements pris par les parties à Glasgow.
Les besoins de financement associés à toutes les options d’atténuation identifiées sont estimés à 2 699,363 millions de dollars US à l’horizon 2030 dont 697,719 millions de dollars US pour les options inconditionnelles et 2 001, 643 millions de dollars US pour les actions du conditionnel. Ces derniers représentent les coûts d’investissement en capital requis et les coûts de mise en œuvre. FIN
Edem Etonam EKUE