La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a déploré jeudi la « décision extrême » du gouvernement malien dominé par les militaires d’expulser son représentant à Bamako, Hamidou Boly, accusé d' »agissements incompatibles avec son statut ».
La Cédéao (15 pays) regrette « cette décision extrême », mais « reste engagée et continuera à déployer ses efforts pour appuyer une transition réussie et apaisée au Mali », selon un communiqué publié jeudi par l’organisation basée à Abuja, la capitale du Nigeria.
M. Boly, déclaré « persona non grata » lundi « a quitté Bamako hier (mercredi) dans l’après-midi pour Abuja. On attend le nom de son remplaçant », a affirmé jeudi à l’AFP une source au ministère malien des Affaires étrangères.
Le diplomate, de nationalité burkinabè, en poste à Bamako depuis juillet 2019, avait « 72 heures » pour quitter le Mali.
Le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait justifié cette décision par le fait que M. Boly se serait « engagé avec des groupes, des individus, de la société civile comme du monde politique et même du monde de la presse, qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission ».
Cette expulsion se produit dans un contexte diplomatique délicat, les autorités de transition dominées par les colonels à l’origine de deux putschs, en août 2020 et mai 2021, affichant de plus en plus clairement leurs intentions de reporter les élections présidentielle et législatives prévues à partir du 27 février.
La communauté internationale, Cédéao en tête, insiste pour que ces élections censées permettre un rétablissement du pouvoir civil dans un pays en proie à un cycle de violences jihadistes et intercommunautaires se tiennent dans les délais fixés.
Le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cédéao, en visite le 17 octobre au Mali, avait délivré un « message ferme » sur ce point, avait dit à l’AFP un membre de sa délégation.
SOURCE : AFP