Considérée comme un jeu de rue et le propre du domaine du banditisme, la Brusquembille (ou jeu Brusquembille) est pourtant un jeu qui allie intelligence et ouverture d’esprit, une gymnastique cérébrale. La pratique était préjugée dans les années 80 et dans l’imaginaire collectif elle est toujours considérée comme une activité qui encourage le banditisme parce qu’elle se pratique généralement dans la rue.
Après plusieurs années, l’Etat togolais a remarqué que cette discipline était un jeu à encourager. Alors naquit, la volonté de professionnaliser la brusquembille. Le jeu de brusquembille devient officiellement une discipline sportive à part entière au Togo et la Fédération organise des compétitions pour encourager l’avancée de cette discipline sportive.
Selon Bruno Kpodar (Capitaine de l’équipe Viva Filante), c’est un jeu que les gens n’aiment pas trop, car ils ne comprennent pas. C’est une activité qui favorise la promotion des valeurs et la création de liens sociaux.
« Les gens ont une mauvaise appréciation de ce jeu. Mais il faudrait qu’ils arrivent à changer de mentalité pour assister au déroulement du jeu afin de le comprendre. C’est un sport de divertissement et de détente dans lequel nous profitons au maximum ».
Pour Ekon Kokou (joueur de l’équipe de Viva Filante), loin d’être une activité de délinquance, le jeu de brusquembille fait beaucoup appel à l’effort intellectuel et physique de la part du joueur. En dehors de son côté distraction, la brusquembille offre des opportunités de rencontre, de familiarisation et de création de relation. Les discussions lors de ces rencontres ont permis à plusieurs personnes de trouver un emploi.
« Certaines personnes ont témoigné à propos de ce jeu. Plusieurs sont ceux qui ont trouvé du travail et rencontré d’éminentes personnalités à travers le jeu de brusquembille. Ce sport est également pratiqué par des cadres, des présidents d’associations, des directeurs de cabinets… « .
« La brusquembille est un jeu de loisir qui favorise la création d’une atmosphère dans lequel nous véhiculons des messages d’amour, d’union, de partage, de tolérance et de convivialité pour faire avancer le jeu dans un bon état d’esprit », a déclaré Etsi-Ewomouvo Kinvi (Président de la Fédération Togolaise de Brusquembille) .
Le défi : hisser la Brusquembille au rang des grandes disciplines sportives
Pour l’instant, la discipline de Brusquembille n’organise pas de compétitions internationales. Le jeu est pratiqué au Bénin, au Ghana, au Nigéria, voire en dehors du continent mais la manière de jouer diffère d’un pays à un autre. Cependant des compétitions et des tournois sont organisés sur le plan national pour faire vivre ce sport.
On compte aujourd’hui plusieurs ligues qui font la promotion de cette activité : la ligue de la Savane, de la Kara, de Tchaoudjo, de l’Ogou… Chaque ligue a ainsi l’obligation d’organiser des compétitions et chaque premier de ligue s’affronte lors du championnat national qui se déroule généralement à Lomé.
L’appel est déjà lancé. Cependant il va falloir encore plus de volonté et de détermination pour hisser cette pratique au rang des grandes disciplines sportives, afin d’effacer définitivement les préjugés qui freinent l’épanouissement de ce jeu. FIN
Augustin ANONWODJI
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