Dix-neuf personnes ont été tuées jeudi au Niger lors d’attaques dans la région ouest de Tillabéri, où les civils sont de plus en plus ciblés par des jihadistes présumés, selon un nouveau bilan communiqué vendredi à l’AFP par un responsable municipal.
Jeudi, des élus locaux avaient annoncé un bilan provisoire de dix à quinze tués dans les attaques menées par des assaillants à moto aux environs de 15H30 locales (14H30 GMT) sur le territoire de la commune rurale de Tondikiwindi.
« Il y a 19 morts et c’est un bilan définitif: quinze personnes ont été tuées à Danga Zaouni, dont un marabout (chef religieux), et quatre autres dans le village voisin de Tolba Koira », a indiqué vendredi ce responsable municipal qui a également parlé de deux blessés dans ces deux villages.
« Hier, on en était à quinze morts, mais quatre corps ont été découverts ce matin dans la brousse par les Forces de défense et de sécurité », a précisé ce responsable qui s’est rendu vendredi sur les lieux des attaques avec des autorités du gouvernorat et de la préfecture de la région de Tillabéri.
Sur les dix-neuf victimes « seize ont été abattues dans leur champs », où elles semaient des céréales, a-t-il témoigné.
En outre, dix-neuf greniers à céréales, douze cases et une boutique ont été « brûlés », une autre « cambriolée », a-t-il indiqué.
Le territoire de la commune rurale de Tondikiwindi avait été la cible en janvier d’attaques particulièrement meurtrières sur les villages de Tchoma Bangou et Zaroumadereye, au cours desquelles 100 civils avaient été tués par des hommes armés venus à moto qui avaient fui vers le Mali voisin.
Tondikiwindi avait déjà été le théâtre en 2017 d’une embuscade qui avait tué 4 membres des forces spéciales américaines et cinq soldats nigériens dans le village de Tongo Tongo.
La région de Tillabéri se situe dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Le 15 mars, dans la même région, des jihadistes présumés avaient mené plusieurs attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou.
Ils avaient également pris pour cible un village, massacrant des habitants et incendiant des véhicules et des greniers à céréales. Au total 66 personnes avaient été tuées.
Le Niger est confronté à ses frontières ouest avec le Mali et le Burkina à de fréquentes attaques de groupes jihadistes sahéliens dont l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda).
Dans le sud-est, il doit faire face aux atrocités des jihadistes nigérians de Boko Haram et de l’Iswap, issu d’une scission de Boko Haram.
SOURCE : AFP